​Face au changement climatique : ces fausses bonnes idées qui ont la cote

La lutte contre le changement climatique a aussi ses mauvais génies. Leurs idées sont souvent séduisantes mais ne servent qu’à faire diversion.

Le constat scientifique est désormais sans appel : pour espérer conserver un monde vivable, il est grand temps d’inverser vite et bien la courbe de nos émissions. A force de petits pas, la tache est devenue titanesque, comme l’a rappelé le Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en avril dernier. Son sixième rapport prescrit une trajectoire au cordeau pour limiter la casse à 1,5°C de réchauffement global : pic mondial des émissions avant 2025, division par deux d’ici à 2030 et neutralité carbone en 2050… Mais alors qu’il faudrait prendre des arbitrages drastiques pour y arriver, l’espace de décision est de plus en plus encombré par des solutions inefficaces voire contre-productives. Elles ne sont pas toujours faciles à distinguer tant le champ lexical de l’environnement a été perverti : même les mots « durable » et « responsable » sont devenus suspects, surtout lorsqu’ils escortent d’autres épithètes idéalistes tels que « zéro-émission », « eco-responsable » ou encore « bon pour le climat ».

Faire diversion

Mais certaines caractéristiques communes permettent toutefois de démasquer les entourloupes. Pour commencer, un coup d’œil à leurs auteurs […]

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Méga-bassines : dix questions pour tout comprendre

Les réserves d’irrigation agricoles sont au cœur d’une intense polémique, notamment depuis les violences qui ont marqué la mobilisation à Sainte-Soline. Véritable remède aux pénuries d’eau estivales ou symbole de la maladaptation au changement climatique? Dix questions et leur réponses pour tenter d’y voir plus clair.

1. Qu’est-ce qu’une bassine ?
2. Combien y en a-t-il en France ?
3. Où sont-elles installées ?
4. Pourquoi construire une bassine ?
5. Qui décide de construire une bassine ?
6. Quelles sont les contreparties demandées aux agriculteurs ?
7. Comment l’eau est-elle gérée ?
8. Avec ces bassines, utilise-t-on plus ou moins d’eau qu’avant ?
9. Qu’en dit le Giec ?
10. Alors que faire ?

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La maison individuelle : un rêve à oublier ?

Laisse béton. C’est le rêve d’une large majorité de Français·es. Pourtant, la maison avec jardin n’est souvent pas compatible avec les exigences de sobriété et de lutte contre l’artificialisation des sols.

Les sénateur·ices examinent à partir d’aujourd’hui une proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de «zéro artificialisation nette» (ZAN) introduits par la loi Climat et résilience. Le pays s’est promis de diviser par deux le rythme d’artificialisation en dix ans (2021-2031) avant d’atteindre le fameux ZAN en 2050 (via la renaturation d’espaces artificialisés pour compenser les nouvelles constructions par exemple). Mais les élu·es font face à une pression devant le rêve de beaucoup de Français·es. Alors que les maisons individuelles représentent déjà 55% du parc de logement, plus de 75% de la population y aspire.

Or, ce rêve de plain-pied participe largement à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. L’habitat a représenté 68% des nouvelles artificialisations entre 2009 et 2018, dont la quasi totalité est constitué de maison individuelles, estime le Céréma. Rien qu’en 2017, c’est l’équivalent de la ville de Marseille (23 900 hectares) qui a été grignoté sur les sols naturels et agricoles. […]

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Consommation. Comment s’habiller sans culpabiliser ?

L’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde. Et l’une des plus opaques. Comment s’y prendre pour acheter plus durable. Une enquête d’étiquette en étiquette.

Ah, le style à la française… Ce mélange de chic et de choc que le monde entier nous envie… Cette passion pour la mode nous pousse à acheter chaque année en France pas moins de huit kilos d’habits neufs par personne, soit 2,8 milliards de vêtements en tout ! Ces deux dernières décennies, la production mondiale de textile a doublé alors que les prix ont chuté de 15 %.

Une bonne affaire ? L’ennui, c’est que la qualité est en chute libre et que la mode devient jetable. Plus de 95 % des vêtements achetés en France sont désormais fabriqués ailleurs, souvent dans des pays pratiquant le moins-disant social et écologique. Selon diverses études, l’industrie mondiale du textile représenterait à elle seule entre 4 et 8 % des émissions globales de gaz à effet de serre, beaucoup plus que les 2 % de l’aviation.

« Produire, c’est polluer »

Le constat est glaçant, mais il faut bien s’habiller ! En choisissant mieux, on doit pouvoir acheter sans culpabiliser. C’est ce que je me suis dit quand j’ai commencé mon enquête dans les allées climatisées d’un centre commercial parisien. Un repérage de terrain pour constater par moi-même ce que les grandes marques proposent face à la crise climatique.

À première vue, rien… Ce n’est qu’une fois l’œil acclimaté à la surabondance de biens et de couleurs que l’on distingue, ici ou là, un rayon « Join Life » ou une collection « upcyclée ». Mais les étiquettes sont peu […]

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Nucléaire: douze réacteurs ont dépassé leurs maximales de température admises cet été

EDF a anticipé le changement climatique en préparant ses centrales à des canicules de grande ampleur. Mais les maximales de température ont été dépassées aux abords de plusieurs centrales cet été ainsi qu’en 2019, selon des informations obtenues par «Libération».

Construit bien avant que le changement climatique ne devienne un sujet, le parc nucléaire français y est aujourd’hui confronté de diverses manières. Cet été, avec la canicule, l’attention médiatique s’est surtout portée sur les rejets thermiques des centrales, qui ont parfois participé à mettre des cours d’eau en surchauffe. Mais la température de l’air extérieur est un enjeu tout aussi sérieux car elle peut faire monter le niveau du thermomètre à l’intérieur des bâtiments réacteurs et de leurs annexes cruciaux pour la sûreté (diesels de secours, piscine de refroidissement des combustibles usés…). Or, selon des informations recueillies par Libération, douze des cinquante-six réacteurs nucléaires d’EDF ont ainsi dépassé la température maximale de l’air extérieur, théoriquement admise pour leur exploitation. Les réacteurs concernés sont tous installés sur des centrales situées dans la moitié Nord du pays, peu habituées jusqu’ici à des températures extrêmes : Penly, Paluel (Seine-Maritime) et Gravelines (département du Nord). Explications.

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Jean-Luc Mélenchon : le candidat qui tend son vert aux classes populaires

Candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle, le leader de la France insoumise défend de longue date la convergence des luttes sociales et écologistes. Son livre-programme, « l’Avenir en commun », propose un bouclier vert à la France des gilets jaunes.

ent soixante pages, 14 chapitres et 600 mesures : le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle d’avril prochain est, sans conteste, le plus détaillé de tous. Il faut dire que la première version remonte à 2012 (et s’appelait l’Humain d’abord). S’en sont suivies plusieurs vagues d’enrichissement collectif organisées au sein de la France insoumise. Dans cette dernière édition, en librairie depuis octobre, la dimension écosociale y est plus prononcée que jamais. L’écosocialisme, en somme, consiste à défendre l’idée selon laquelle il ne peut y avoir de progrès social sans respect de l’environnement, et inversement. « Notre conviction est que l’on ne peut concevoir l’écologie qu’en partant de ceux qui ont le moins », s’en explique Martine Billard, en charge du chapitre sur la planification écologique. S’il est vrai que les riches polluent plus, c’est encore plus vrai que les pauvres en subissent davantage les conséquences. « Surtout, l’exemple des gilets jaunes a confirmé qu’on ne peut pas conduire la transition en produisant des inégalités entre ceux qui peuvent [payer les taxes, changer de voiture, Ndlr] et ceux qui ne peuvent pas », insiste l’ex-écologiste […]


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Dossier transition écologique : ces chantiers qui peuvent tout changer

Le désordre climatique est global mais les émissions sont locales. En France, on estime que les collectivités sont directement à l’origine de 15 % des émissions de CO2 sur leur territoire et si l’on intègre les effets indirects de leurs orientations, ce taux grimpe à 50 %. Engager la transition écologique sur son territoire est donc un impératif mais c’est aussi une source d’opportunités. Voici les pistes qui permettent de changer pour le mieux.

Le plus populaire : favoriser la pratique du vélo

600 kilomètres de pistes cyclables, 19 000 arceaux de stationnement, 6 000 vélos en libre-service et plus de 310 000 en circulation… Bienvenue au paradis des cyclistes : la métropole de Strasbourg où 11% des déplacements se font aujourd’hui à vélo (contre 2 à 3 % en moyenne en France). L’histoire de ce succès a commencé en pente douce au […]

Indispensable : valoriser les biodéchets

Le saviez-vous ? Nos restes alimentaires, épluchures de légumes et autres détritus de jardin représentent aujourd’hui près du tiers de nos poubelles ménagères, soit 132 kilos par an et par personne qui terminent le plus souvent leur course dans l’incinérateur. Une fin pour le moins dissonante quand on sait que ces déchets peuvent être composés à plus de 90% d’eau. Les incinérer revient donc à brûler… de l’eau ! […]

Ça rapporte ! Les énergies renouvelables

Même en Normandie il est possible de se faire une place au soleil grâce aux énergies renouvelables. La preuve avec Malaunay, située en bordure de l’agglomération rouennaise. Cette commune de 6 000 habitants couvre aujourd’hui 65 % de ses besoins en chaleur grâce à deux chaufferies biomasse tandis qu’une douzaine de toitures solaires fournissent environ 30% de l’électricité consommée […]

Aujourd’hui pour demain : planter une forêt Miyawaki

Ça envoie du bois ! La ville de Mulhouse (Haut-Rhin) s’est lancée en 2021 dans une ambitieuse opération de « renaturation » de 34 hectares de terrain au cœur de la ville. Les objectifs sont multiples : améliorer le cadre de vie, créer des îlots de fraîcheur, favoriser la biodiversité et une meilleure qualité de l’air. Pour son premier projet, la ville a […]

Étape par étape : révolutionner la cantine

Ce que l’on met dans notre assiette représente en moyenne 24 % de notre empreinte carbone ! Un chiffre assez colossal mais qui peut varier sensiblement selon que notre régime alimentaire est plus ou moins carné et en fonction des pratiques agricoles impliquées. Les cantines scolaires, qui servent un milliard de repas par an, se retrouvent au cœur de ces enjeux et peuvent […]

Le plus ambitieux : rénover le bâti communal

On peut être une petite commune et avoir de grandes ambitions. Les 1045 habitants de Tremayes, en Saône-et-Loire, en sont désormais convaincus grâce à l’action de leur maire Michel Maya, à qui ils renouvellent leur confiance depuis 27 ans. Cela fait dix ans que l’élu écologiste vise l’autonomie énergétique sur sa commune. Pour cela, il a […]

>> Retrouver le dossier de 10 pages dans La lettre du Cadre n°552

Les marchés du carbone empoisonnent les négociations climatiques

Marchés confus. Pour certains, ils sont la clé de voûte de l’action climatique, pour d’autres ils ont le pouvoir de saper complètement l’accord de Paris. Les marchés du carbone sont sans conteste le sujet le plus controversé des négociations climat. Explications.

Signé en décembre 2015 par 195 Parties à la COP21, l’accord de Paris, « est comme une loi dont il manque les décrets d’application », expliquait en octobre l’ambassadeur climat de la France, Stéphane Crouzat, aux sénateurs français. COP après COP, les négociateur·rice·s sont parvenu·e·s à s’entendre sur la mise en œuvre de la plupart des 29 articles de l’accord, mais l’article 6 relatif aux « mécanismes de coopération internationale volontaire » résiste à tout consensus.

Concrètement, ce sixième article porte sur la création d’un marché du carbone interétatique (article 6.2) et d’un autre ouvert aux acteurs privés (6.4). Le premier offre la possibilité aux pays les moins ambitieux d’acheter des droits à polluer à ceux qui ont outrepassé leurs objectifs climatiques tandis que le second permet […]

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Journal de la COP26

La 26 conférence internationale pour le climat a réuni près de 50 000 personnes à Glasgow, au Royaume-Uni, du 31 octobre au 13 novembre. Pour Contexte, j’ai chroniqué son quotidien, des premières annonces tapageuses à la résignation finale.

COP26 : ce qu’il faut attendre (ou pas) de la conférence sur le climat

À la différence de celle de Paris, la rencontre de Glasgow ne se terminera pas par un accord, mais par une somme d’actions et de décisions qu’il faudra comptabiliser. Contexte fait le point sur les sujets à surveiller de près.

Journal de la COP26, épisode 1 : des paroles mais peu d’actes

L’ouverture, ce week-end, de la 26ᵉ Conférence internationale pour le climat, doublée d’un sommet du G20, a donné le coup d’envoi de deux semaines cruciales pour la lutte contre le changement climatique. Dans son journal de bord, Contexte chronique les premiers jours, très politiques. De nombreuses prises de parole et quelques annonces fortes n’ont pas encore vaincu le pessimisme ambiant sur les chances de succès.

Journal de la COP26, épisode 2 : un soupçon d’optimisme

Les chefs d’État ont quitté la conférence de Glasgow, laissant derrière eux une traînée d’annonces et un esprit plutôt constructif alors que les négociations démarrent. Contexte fait le point dans le nouvel épisode de son journal de bord.

Journal de la COP26, épisode 3 : une journée pleine d’énergie

Au quatrième jour de la conférence climat, des annonces significatives ont marqué le secteur de l’énergie, mais les discussions se recentrent progressivement sur les négociations plus techniques concernant la mise en œuvre de l’accord de Paris.

Journal de la COP26, épisode 4 : derrière l’écran de fumée

La conférence de Glasgow entame sa deuxième semaine. L’euphorie des annonces se dissipe et les négociations formelles se poursuivent. Les ministres, attendus les 9 et 10 novembre, tenteront de débloquer les points les plus compliqués.

Journal de la COP26, épisode 5 : le calme avant la tempête

Au dixième jour de la conférence, la diplomatie climatique semble ronronner. Mais en apparence seulement, car les parties fourbissent leurs armes en prévision d’une accélération, dans les dernières heures du temps réglementaire.

Journal de la COP26, épisode 6 : la dernière ligne droite

La tension est désormais palpable dans les longs couloirs du Scottish Event Campus de Glasgow. La Conférence, censée s’achever ce soir, jouera à coup sûr les prolongations.

Journal de la COP26, épisode 7 : mention passable

La conférence de Glasgow s’est terminée le 13 novembre à l’issue d’une folle journée de prolongations, dans un mélange de soulagement et d’incrédulité. Les textes adoptés permettent quelques avancées, sans être en phase avec l’urgence climatique.

Agriculture : le label bas carbone trouvera-t-il son public ?

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a promis de « dynamiser » ce dispositif de compensation carbone en l’élargissant notamment à de nouveaux projets agricoles. Mais les écueils sont nombreux et l’accueil encore réservé.

Le 26 août dernier, Barbara Pompili a décidé de faire sa rentrée sur le sujet du label bas carbone. De passage dans la forêt de Malbosc, en Ardèche, elle a arpenté une parcelle dont le reboisement a été financé par la vente de crédits carbone au groupe La Poste. Son ministère a joué le rôle de tiers de confiance en accordant le label bas carbone à la fois au projet lui-même et à la méthode utilisée (ici le reboisement).

« Depuis son lancement en 2018, le label bas carbone a fait émerger plus de 120 projets, permettant de capturer 300 000 tonnes de CO₂ », s’est félicitée la ministre. La filière agricole représente à elle seule 138 700 tonnes de CO₂ évitées grâce à un seul projet collectif de 302 éleveurs bovins (voir plus bas).

Un dispositif à massifier

Malgré ce satisfecit ministériel, le succès est à relativiser. Car 300 000 tonnes de CO₂ représentent moins d’un millième des émissions annuelles de la France (441 millions de tonnes en 2019). Et les marques d’intérêt pour le label sont encore 

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Artificialisation des sols : la France « au bord du gouffre »

Laisse béton ! Tout juste adoptée par les parlementaires, la loi « climat et résilience » est passée à côté d’un défi majeur : lutter efficacement contre la disparition des sols, qui fait un ravage en France. 

Un département tous les dix ans, la surface de Marseille chaque année, un terrain de foot toutes les cinq minutes… les chiffres de l’artificialisation des sols en France sont vertigineux. Et les conséquences le sont tout autant. Car bétonner le sol, c’est le priver de fonctions écologiques et sociales majeures, comme le rappelle Tanguy Martin, chargé de Plaidoyer à l’association Terre de liens, qui défend les terres agricoles. « En détruisant l’habitat des espèces, la bétonisation participe directement à la sixième extinction de masse. Un sol artificialisé perd en outre ses capacités à stocker du CO2, à réguler l’eau et les températures. Et puis la disponibilité des sols conditionne tout bonnement notre capacité à se nourrir », prévient-il.

Or la tendance ne fléchit pas, ou si peu : le béton couvre désormais près de 10% du territoire. 52% des surfaces sont agricoles et 39 % naturelles, selon le ministère de l’agriculture. Le schéma suivi est implacable : « on artificialise car ça coûte moins cher que de faire du renouvellement urbain », explique Tanguy Martin. Tandis que les centre-villes se meurent, les maisons individuelles et les zones d’activité pullulent en périphérie : elles représentent à elles seules 83% de l’artificialisation en France.

Avec la loi « Climat et résilience », votée par le Parlement le 20 juillet dernier, « nous changeons de braquet et faisons un grand pas pour mieux protéger la biodiversité », promet la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili. « Les mesures sont largement insuffisantes », rétorque Tanguy Martin. Les élu·e·s auront la charge de…

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Loi « climat et résilience » : le sacre de l’urgence tranquille

Verte mais pas mûre. Mardi 20 juillet, le Parlement a adopté une loi qui « va faire entrer l’écologie dans la vie des gens », a promis la ministre de l’Écologie Barbara Pompili. Mais à dose homéopathique seulement !

Comme Vert l’a souvent raconté (ici ou ) la loi « climat et résilience » est un échec à la fois démocratique et écologique. D’une part, elle trahit plutôt qu’elle ne traduit les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. D’autre part, elle permettra, au mieux, d’atteindre 20% de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (par rapport à 1990), contre les -40% prévus pour 2030. Pis, les pays de l’Union européenne viennent de s’entendre pour rehausser l’objectif à -55% (Vert).

Voici, quelques-unes des avancées toutefois introduites par ce texte […]

>> Lire la suite dans Vert (édition du 21 juillet)

La prise de conscience écologique atteint un seuil critique au niveau mondial

Non retour. Selon un sondage géant réalisé par l’ONU, l’urgence climatique est désormais une préoccupation pour l’ensemble de l’humanité.

Hier, le programme des nations unies pour le développement (PNUD) a dévoilé les résultats de « la plus grande enquête jamais menée sur l’opinion climatique des peuples ». 1,2 million de répondant•e•s, issu•e•s de 50 pays ont participé à un court sondage – envoyé sur mobile – que l’université d’Oxford a ensuite analysé selon des critères géographiques et socio-démographiques.

64% des sondé•e•s ont indiqué que le changement climatique constituait une « urgence », révèle le PNUD. Le niveau de préoccupation atteint 74% dans les petits États insulaires dont l’avenir est compromis par l’élévation du niveau des océans. L’inquiétude est corrélée au niveau de vie des pays, passant de 74% pour les pays à hauts revenus à 58% pour les pays les moins développés. Au niveau national, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon affichent des taux de préoccupation record de 80%.

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Mouvement climat : « la question de la violence n’est pas réglée »

Maxime Gaborit est doctorant du Centre de recherche en science politique (Crespo) de l’Université Saint-Louis de Bruxelles où il rédige une thèse consacrée aux mouvements sociaux écologistes. Alors que le mouvement se massifie, il en décortique les tiraillements existentiels : rapport à la violence et rapports de classes, catastrophisme et Convention citoyenne.

La préoccupation climatique est aujourd’hui largement partagée au sein de la société, en témoignent les marches pour le climat de plus en plus suivies. Comment les organisations accueillent-elles cette arrivée massive de nouveaux partisans ?

Maxime Gaborit
Maxime Gaborit

En effet, le mouvement climat en France est marqué par une massification récente qui date de la rentrée 2018. A ce moment-là, une vague verte a déferlé dans les rues, galvanisée d’abord par la démission de Nicolas Hulot puis par l’importante médiatisation du cinquième rapport du GIEC. Aux côtés d’organisations déjà en place, ont alors émergé de nouvelles mouvances pas toujours stabilisées, identifiées par l’étiquette « citoyenne ». La dimension générationnelle est apparue ensuite avec les grèves pour le climat et la naissance de Youth for Climate en janvier 2019.

Assez rapidement, les organisations ont profité de cette nouvelle base sociale capable de faire masse pour organiser des actions de grande ampleur. Jusqu’à présent, des organisations comme Greenpeace s’appuyaient surtout sur du lobbyisme institutionnalisé et des actions spectaculaires menées par quelques activistes sur-entraînés. En avril 2019, ils ont pu compter, avec ANV-COP21 et les Amis de la Terre, sur plus de 2 000 citoyens pour bloquer « la République des pollueurs » dans le quartier de la Défense.

Le mouvement climat joue désormais sur un ensemble de tableaux extrêmement varié, allant de la désobéissance civile de masse aux combats juridiques pointus. Il y a une réelle fluidité entre l’expertise scientifique, le travail juridique ou institutionnel et la revendication politique.

Malgré cette massification, on constate que le mouvement reste relativement homogène socialement. Là où les médias ont pu renvoyer l’image d’une société civile unifiée par un même intérêt climatique, on a en fait affaire à […]

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Où va la forêt française ?

Billets verts et forêts noires. Les forêts françaises sont en pleine crise sanitaire et le ministère des finances engage la privatisation de l’Office national des forêts (ONF).

Jeudi 3 décembre, le Conseil constitutionnel a validé l’article 33 de la loi Asap (pour « accélération et de simplification de l’action publique »). Celui-ci autorise le gouvernement à légiférer par ordonnance pendant 18 mois pour modifier le fonctionnement de l’ONF, qui gère les forêts publiques.

Selon des informations de Libération, Bercy, qui a déjà organisé la filialisation des activités concurrentielles de l’ONF, compte désormais en faire de même pour les missions dites d’intérêt général afin de sous-traiter leur activité au privé. Le transfert de ces missions, qui comprennent la protection de la biodiversité, la veille des incendies ou la restauration des terrains, impliquerait la suppression de 600 postes sur les 8 500 que compte l’ONF pour des motifs essentiellement économiques.

Depuis près de dix ans, l’Office est pris en étau entre des exigences de rentabilité et la fragilité de ses revenus corrélée à la chute des cours du bois. L’institution comprend déjà 43 % de salarié•e•s sous statut privé et les départs de fonctionnaires ne sont remplacés qu’à 64%. Beaucoup dénoncent le manque d’effectifs et de moyens, qui ont pour effet de recentrer ses activités sur la coupe du bois en délaissant la protection des sols ou de l’environnement.

Cette année, la situation financière de l’ONF s’est encore dégradée : les coûts de gestion ont augmenté afin de soigner la forêt affaiblie par la sécheresse et exposée aux maladies et aux nuisibles.

>> Lire la suite dans Vert (édition du 7 décembre 2020)

La planète en surchauffe, les humains aussi

Chaud devant. La hausse des températures planétaires par rapport à l’ère pré-industrielle pourrait atteindre le seuil symbolique de 1,5°C dès 2024, indique l’Organisation météorologique mondiale (OMM). 

2020 s’annonce comme l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, selon le rapport provisoire sur l’état du climat, paru le 2 décembre. L’OMM la classe deuxième après 2016 et avant 2019, avec une hausse du mercure entre janvier et octobre supérieure d’environ 1,2°C à celle de la période de référence 1850-1900. De quoi charger encore le palmarès de cette décennie, la plus torride de l’histoire des relevés météorologiques, puisque les six années écoulées depuis 2015 sont, tout simplement, les six plus chaudes que l’ont ait connues.

Toujours selon l’OMM, il y a désormais une chance sur cinq que la température moyenne mondiale dépasse 1,5°C d’ici 2024. Une annonce qui met en défaut les engagements des pays signataires de l’Accord de Paris pour le climat à stabiliser le réchauffement climatique « nettement en dessous » de 2 °C d’ici à 2100 et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C.

Un autre rapport diffusé aujourd’hui détaille les effets directs et indirects de la hausse des températures sur la santé humaine. Réalisé par 120 universitaires internationales•aux, l’édition 2020 du Lancet Countdown montre que […]

>> Lire la suite dans Vert (édition du 3 décembre 2020)

L’ONU recommande de profonds changements pour éviter une « ère de pandémies »

50 nuances de grippe. Alors que le désarroi est à son maximum face au coronavirus, les expert•e•s des Nations unies (ONU) sur la biodiversité alertent sur le risque de pandémies plus récurrentes, plus mortelles et plus dévastatrices pour l’économie.

Les 22 scientifiques mandatés par la Plateforme intergouvernementale de l’ONU sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) ont travaillé dans l’urgence pour rendre en quelques mois un rapport exhortant à l’action. D’abord l’état des lieux – implacable – rappelle que 70% des maladies émergentes et presque toutes les pandémies connues sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies passées de l’animal à l’homme. Or, on estime à environ 1,7 million le nombre de virus encore inconnus chez les animaux, dont entre 540 000 et 850 000 pourraient infecter les humains, avertit l’IPBES.

Ses expert•e•s soulignent que les risques de contamination sont accrus par les contacts de plus en plus poussés entre animaux et population humaine. En particulier, le changement d’usage des sols – dû à l’agriculture intensive, la déforestation et l’urbanisation, serait responsable de plus de 30% des nouvelles maladies signalées depuis 1960. Le commerce d’oiseaux et de mammifères est également un important réservoir de pathogènes.

« Les causes sous-jacentes des pandémies sont les mêmes que celles qui engendrent la perte de biodiversité et le changement climatique », souligne l’IPBES qui appelle à […]

>> Lire la suite dans Vert (édition 30 octobre 2020)

Banques ou banquise : il faut choisir

La casse du siècle ! Les plus grandes banques du monde financent la destruction des écosystèmes à hauteur de milliers de millions de dollars chaque année, sans aucune régulation (et avec notre épargne).

Le « Climate Finance Day » s’ouvre demain à Paris. Les grands noms de la finance internationale viendront se pencher au chevet du climat et feront de nombreuses promesses. Plusieurs ONG ont voulu évaluer leurs ambitions actuelles. 

Dans un rapport baptisé « Bankrolling Extinction » (financer l’extinction) publié aujourd’hui, l’initiative internationale Portfolio.earth révèle le réel impact de la finance mondiale : en 2019, les 50 plus grandes banques mondiales ont accordé des prêts et garanties à hauteur de plus de 2 600 milliards de dollars – l’équivalent du PIB canadien – à des secteurs moteurs de la perte de biodiversité (pêche et agriculture industrielles, mines et sidérurgie, énergies fossiles, infrastructures de transport, tourisme de masse…). La Française BNP Paribas décroche la sixième place au classement des banques les plus toxiques.

En France justement, l’ONG Oxfam s’est fendue hier d’un rapport alarmant sur les engagements climatiques des banques tricolores, « à prendre au 4° degré ». Selon elle, l’empreinte carbone […]

>> Lire la suite dans Vert (28 octobre 2020)

Après la Covid, une relance sans conditions

Tant PIB pour le climat ! Censé sortir la France de la récession née du Covid-19, le plan de relance voté dans la nuit du 27 octobre à l’Assemblée nationale ne contient aucune contrepartie écologique sérieuse aux aides qui seront accordées. 

La feuille de route adoptée débloque 22 milliards d’euros de crédits en 2021, sur les 100 milliards annoncés pour la période 2020-2022. Le gouvernement insiste sur les trois milliards d’euros qui seront dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments, les 205 millions d’euros pour le développement de la « filière hydrogène vert » et autant pour la relocalisation de projets industriels.

Mais plusieurs ONG ont fustigé l’occasion – ratée – de conditionner l’assistance aux grandes entreprises à des engagements concrets, dont l’adoption de trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre. La majorité a adopté un amendement en ce sens, qualifié de « coquille vide » par cinq organisations écologistes dans un communiqué commun. Au final, l’amendement adopté ne prévoit […]

>> Lire la suite dans Vert (27 octobre 2020)

Le mouvement écologiste par-delà la ZAD

De A jusqu’à ZAD. Le mouvement écologiste adapte sans cesse ses modes d’actions et assume de plus en plus le recours au sabotage.

Le 13 octobre dernier à l’aube, 250 gendarmes ont évacué la ZAD de Roybon dans l’Isère. Installée depuis six ans, elle avait eu raison, en juillet dernier, du projet de Center Parcs prévu dans le bois des Avenières. Pour le géographe Philippe Subra, auteur en 2016 de Zones à défendre. De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, cette énième évacuation – après celles de Sivens, Notre-Dame des Landes, Gonnesse ou encore Bure – est une page qui se tourne. Interviewé dans Marianne il explique que « les années 2008 à 2018 ont constitué un flux de ZAD » tandis que nous traverserions aujourd’hui une période de « reflux ».

Après avoir concédé l’abandon de plusieurs projets d’envergure, l’État a mis en place une nouvelle doctrine d’intervention de la Gendarmerie, qui consiste à contrer immédiatement toute tentative d’installation. Le nombre total de ZAD a aujourd’hui sensiblement diminué, même si la carte des luttes contre les grands projets inutiles tenue à jour par Reporterre continue d’être très fournie avec près de 300 projets recensés. Parallèlement à ce phénomène, la crise sanitaire a également plombé les marches pour le climat et autres actions collectives, comme l’avait raconté Vert.

Mais pour Philippe Subra, « le relais est pris par d’autres formes de contestation radicale ». Le sabotage en est […]

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La traque du méthane a commencé

Y a de la loi dans le gaz ! Longtemps oublié des politiques de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, le méthane (CH4) est désormais dans le viseur de la Commission européenne.

Deuxième contributeur au changement climatique après le dioxyde de carbone (CO2) selon le GIEC, le méthane serait aujourd’hui la cause de 20% du réchauffement anthropique de la planète avec trois secteurs responsables de 95% des émissions (l’agriculture à 56%, les déchets à 26% et l’énergie à 19%).

Mais son pouvoir de nuisance reste encore mal maîtrisé puisqu’on constate depuis plus d’une décennie, « une augmentation significative et inexpliquée de la concentration de méthane dans l’atmosphère», a expliqué le chercheur de l’Université de Columbia Jonathan Elkind à BloomergComme Vert l’avait rapporté, les émissions de méthane issues de l’industrie fossile auraient été sous-estimées de 25 à 40%.

Le 14 octobre dernier, la Commission européenne a officialisé sa « stratégie méthane » visant à réduire de 35 à 37 % ses émissions de CH4. Celles-ci représentent actuellement 5% du total mondial – les gaz émis par des sociétés européennes à l’étranger ne sont pas comptabilisés. Bruxelles prévoit de […]


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Relance post-covid : l’urgence climatique sacrifiée ?

En mettant la mondialisation à l’arrêt, la crise actuelle offre une opportunité inédite de changer les fondamentaux du système. Malgré les appels nombreux à un véritable tournant écologique et social, les plans de sauvetage esquissés trahissent la tentation du retour « à la normale ».

Il faudra des mois, peut-être des années, avant que l’urgence de la crise ne laisse la place au « monde d’après » mais il n’est pas trop tôt pour fixer les priorités la reconstruction. Parmi les nombreuses inspirations, les appels à une relance « verte » trouvent un écho tout particulier. D’abord parce que la pandémie de Covid-19 a cruellement mis en lumière les liens de causalité entre la dégradation des habitats naturels et la propagation de maladies infectieuses, transmises via les contacts répétés de la faune sauvage avec les humains. Ensuite, parce la gestion de l’épidémie a révélé l’impréparation et le manque de résilience d’États prétendument développés, alors que d’autres crises suivront, engendrées notamment par le dérèglement climatique. Enfin, parce qu’une véritable transition écologique peut permettre de recréer de la valeur et des emplois alors que des pans entiers de l’économie sont menacés d’effondrement.

Désillusion et prise de conscience

« La prise de conscience est massive, au niveau des citoyens comme […]

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Energie-Climat : à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?

Quelles leçons tirer de la crise sanitaire du coronavirus ? En attendant les futurs plans de relance au contenu plus ou moins carboné, Contexte passe en revue les nombreux avis d’experts publiés sur les effets mitigés, pour l’énergie et le climat, de la pandémie.

Une demande en baisse, des prix en chute libre

Confinement oblige, la baisse d’activité française se ressent sur la demande en énergie : -15 % en moyenne pour l’électricité, idem pour le gaz. Le phénomène est également européen et devrait s’amplifier à mesure que l’épidémie se propage. Résultat, les prix de gros décrochent : -40 % sur Epex Spot depuis fin février. Corrélés à ceux du pétrole, les cours du gaz subissent en outre le choc d’offre lié à la guerre des prix entre l’Arabie Saoudite et la Russie.

« De façon concomitante, le prix de la tonne de CO2 s’effondre sur le marché européen », observent Jacques Percebois et Boris Solier, chercheurs associés à la chaire Économie du climat, dans une tribune sur Connaissances des énergies. « Bien que la production électrique française soit décarbonée à plus de 90 %, cela devrait renforcer la baisse des prix de gros du fait des interconnexions avec les autres pays d’Europe de l’ouest plus émetteurs de CO2. »

Des énergéticiens touchés au portefeuille

Les premiers touchés seront les producteurs et fournisseurs d’énergie. Ce d’autant plus que […]


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Face au manque de neige, les stations de ski cherchent un plan B

Face aux conséquences du réchauffement climatique sur l’enneigement de nombreuses stations de ski, Élisabeth Borne a promis de présenter en septembre une offre d’accompagnement vers un modèle « quatre saisons ». La dépendance des stations à l’or blanc en a déjà fait plonger plus d’une.

A défaut de neige, une avalanche… de critiques pour la station pyrénéenne de Luchon-Superbagnère après le transfert par hélicoptère de 50 m3 de neige destinés à ré-enneiger le bas des pistes, les 14 et 15 février dernier. Symboliques, les images de l’opération montrent à la fois les causes et les conséquences du réchauffement climatique (l’hélicoptère et le manque de neige). Surtout, elles révèlent l’extrême dépendance des économies de montagne à l’or blanc. […]

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Entretien – Municipales : les raisons de l’inaction climatique locale

Les communes disposent de larges compétences pour mener une politique climatique locale. La course à l’attractivité, l’instabilité de la réglementation, l’absence de motivation ou le désengagement de l’État les empêchent de les exercer pleinement, explique à Contexte François Bertrand, chercheur à l’université de Tours.

François Bertrand est chercheur spécialisé en aménagement du territoire au centre interdisciplinaire Cités, territoires, environnement et sociétés (université de Tours/CNRS). Il étudie depuis 2005 l’émergence et l’intégration de la question climatique dans les politiques locales.

En quoi le bloc communal est-il un échelon pertinent pour mener une politique climat ?

Du fait de sa proximité avec les citoyens, il permet de donner à voir une écologie concrète dans un contexte de défiance vis-à-vis des élites.

Ensuite, les collectivités sont directement à l’origine de 15 % des émissions sur leur territoire et si l’on intègre les effets indirects de leurs orientations, ce taux grimpe à 50 %. Les récentes évolutions législatives – loi de transition énergétique ou de la réforme territoriale – leur ont donné de nouvelles compétences en matière de politique énergétique. Elles ont donc la main sur de gros postes d’émissions de gaz à effet de serre : transports, bâtiments, déchets, énergie.

Quels sont les leviers d’action à leur disposition ?

Ils sont nombreux et potentiellement très puissants. Pour commencer, […]

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Municipales et climat : derrière les discours, un bilan bien court

L‘écologie et le climat ont indéniablement acquis une place de choix dans les programmes et les sondages d’opinion élaborés à l’occasion des municipales 2020. Pour autant, l’affichage politique et les quelques actions exemplaires ne suffisent pas à masquer l’absence de mise en place, durant le mandat qui s’achève, d’une véritable « écologie territoriale ».

À Reims, le maire sortant Arnaud Robinet (LR) vise la neutralité climatique à horizon 2040, soit dix ans avant l’objectif national. Même programme à Vannes pour le candidat de l’opposition, Simon Uzenat (DVG). À Paris, la maire sortante Anne Hidalgo (PS) promet de planter un arbre à chaque naissance, tout comme la candidate RN Françoise Grolet, qui se présente à Metz…

Des prérogatives, mais pas d’ambitions

De façon inédite, la campagne des élections municipales 2020 a révélé la volonté unanime d’empoigner le défi climatique, au point de défendre des mesures similaires d’un bout à l’autre de l’échiquier politique.

Une fois aux manettes dans les communes et intercommunalités, les élus disposeront de « leviers d’action nombreux et potentiellement très puissants » pour changer la donne, comme […]

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Politiques climat : sénateurs et députés se tendent la main pour accélérer

Deux collectifs transpartisans ont vu le jour à l’Assemblée et au Sénat pour accélérer la transition écologique et trouver des réponses réglementaires à l’urgence climatique. En ligne de mire, la défense de propositions communes.

L’urgence climatique nécessite de bousculer le jeu établi », estime le sénateur Ronan Dantec (EELV). C’est précisément ce qui est en train de se passer à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat avec la création, à quelques mois d’intervalles, de deux collectifs transpartisans censés permettre de dépasser les clivages politiques. L’initiative sénatoriale pilotée par Ronan Dantec regroupe environ 70 sénateurs autour de l’ « Urgence climatique ». Quant au groupe « Accélérons la transition écologique et solidaire »lancé en octobre 2018 par le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin (ex. LREM), il réunit quelques 135 députés de tous bords.

Amendements identiques

En plus de participer au décloisonnement des sujets climat dans chacune des deux chambres, ces deux structures ont vocation à créer des ponts entre les parlementaires : « on peut imaginer …

 

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A Rouen : le WWF orchestre la mobilisation générale en faveur du climat

La métropole de Rouen a réalisé, en élaborant son plan climat, qu’elle ne pourrait agir que sur 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour mobiliser aussi les entreprises et les citoyens, elle a fait appel au WWF France. Les maires du territoire se sont quant à eux engagés sur 1000 actions concrètes.

Fin novembre 2018, la métropole Rouen Normandie officialisait la signature de l’accord de Rouen pour le climat par environ 150 entités publiques et privées.

Un an après la tenue d’une COP 21 locale, les 71 communes de la métropole ont validé plus de 1 000 actions et une centaine d’entreprises (dont Renault, Ferrero, EDF et le grand port maritime de Rouen) ont accepté de s’engager sur les cinq axes de l’accord : énergies renouvelables, rénovation énergétique, mobilité propre, agriculture responsable et biodiversité. Il s’agit notamment d’atteindre 100% d’énergies renouvelables et de rénover le parc immobilier d’ici à 2050.

Cette déclinaison de l’accord de Paris, signé en décembre 2015 par 196 Etats, résulte d’une collaboration inédite entre la métropole et l’association environnementale WWF France…

 

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MANA-Vox : une plateforme citoyenne pour protéger la forêt

Le collectif MANA Community, qui réunit une cinquantaine de citoyens issus du secteur de la finance durable, des ONG et du digital, vient de lancer la plateforme MANA-Vox dédiée à l’identification des controverses environnementales impliquant des entreprises. L’objectif est de faire remonter plus rapidement les informations collectées sur le terrain par des acteurs de la société civile.

Depuis trois ans, le collectif a identifié […]

 

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Faut-il réformer le capitalisme ?

Interpellés par la multiplication des crises sociales et environnementales, de plus en plus de chercheurs et d’économistes s’interrogent sur notre modèle économique actuel. Interview de deux d’entre eux.

pottier_c_e._marchadour_3.jpgAntonin Pottier, docteur en économie de l’environnement de l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il est l’auteur de « Comment les économistes réchauffent la planète ».

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Gaël Giraud, chef économiste de l’Agence française de développement. Il est co-auteur avec Cécile Renouard de « 20 propositions pour réformer le capitalisme ».

 

 

Pourquoi le capitalisme est-il incompatible avec l’écologie, selon vous ?

Antonin Pottier : En théorie, le capitalisme peut s’accommoder de la raréfaction de certaines ressources puisque c’est justement la rareté qui fait
augmenter les prix et donc les profits. Mais dans le cas de phénomènes globaux et largement intangibles comme le dérèglement climatique, il n’existe pas de mécanisme qui puisse modifier les comportements des acteurs de façon à ce que la dynamique d’accumulation du capital n’opère qu’à l’intérieur des frontières écologiques. Par exemple, en l’absence de réglementation, une entreprise qui limiterait ses rejets polluants verrait ses coûts de production augmenter pour un bénéfice qui ne lui reviendrait pas en propre. Dans les faits, celles-ci prennent donc leur décision en fonction des profits attendus et non pas des mesures nécessaires pour rester en deçà de la frontière climatique. Certes, la recherche de profit peut parfois aller de pair avec la protection de l’environnement mais c’est l’exception plutôt que la règle. Dans le cas de la protection de la biodiversité par exemple, elle peut conduire à protéger les espèces emblématiques comme les grands mammifères prisés par les touristes, mais aussi à ignorer complètement des espèces menacées qui ne génèrent aucun bénéfice…

La recherche de profit peut parfois aller de pair avec la protection de l’environnement mais c’est l’exception plutôt que la règle.

Pensez-vous que l’on puisse encadrer le capitalisme par la loi ?

Antonin Pottier : Le principal défaut du capitalisme réside dans la prolifération d’externalités négatives. La recherche de profit conduit les acteurs privés à déplacer les coûts pour les faire porter par la collectivité : il est moins coûteux, par exemple, de rejeter dans la nature un résidu chimique toxique plutôt que de mettre en oeuvre un procédé complexe de destruction ou d’inertage. Bien-sûr, la puissance publique intervient pour infléchir cette dynamique mais son action ne peut être que ponctuelle et un problème réglé ici se posera ailleurs,
différemment. En d’autres termes, la régulation court toujours derrière de nouvelles externalités, découvertes et exploitées par la poursuite du profit. Il n’y a aucune raison pour que la fin soit heureuse et que l’Etat parvienne à circonvenir à temps chaque externalité. Ce d’autant plus que la régulation met souvent longtemps à être effective (délai d’identification du problème, délai de conception de
la réponse, rapports de force, etc). Par exemple, dans la question climatique, la préservation de la souveraineté des Etats rend illusoire toute solution contraignante et la coopération internationale reste difficile. Pendant ce temps, les émissions de CO2 continuent de croître et la frontière climatique risque d’être prochainement franchie.

La population, de plus en plus avertie de ces enjeux, n’est-elle pas en mesure d’exercer une force de coercition pour rendre le capitalisme plus responsable ?

Antonin Pottier : Je crois au contraire, que le mécanisme ultime par lequel le capitalisme empêche la prévention des frontières écologiques repose précisément sur le type d’homme qu’il produit. L’avènement du capitalisme, au 18è siècle, a correspondu avec la naissance d’un homme nouveau, centré sur la poursuite de ses intérêts et on voit que le système actuel valorise certaines motivations – comme la recherche du profit– en laissant d’autres de côté. Résultat, les préférences individuelles telles qu’elles s’expriment aujourd’hui dans les choix électoraux et les choix de consommation vont majoritairement à l’encontre d’une prévention écologique. La prise de conscience des frontières écologiques ne sera pas suffisante, il faudrait aussi interroger ce qui fait une vie réussie, ce qui nous pousse à alimenter le capitalisme de nos énergies.

 

Pourquoi proposez-vous de réformer le capitalisme ?

Gaël Giraud : Tout d’abord, au-delà de la définition théorique du capitalisme – propriété privée des moyens de production, libre échange et libre concurrence – il faut bien retenir que celui-ci a eu de multiples visages dans l’histoire et à travers les zones géographiques. Mais deux dérives sont néanmoins caractéristiques de l’ensemble des variantes connues. Premièrement, l’organisation d’une société où être «riche» donne accès à toutes les ressources disponibles (éducation, santé, pouvoir politique, etc.). Outre que la justice sociale est mise en danger, cette monétarisation du monde est souvent associée à sa marchandisation progressive. Deuxièmement, le processus de substitution du travail humain par des machines. Depuis la révolution industrielle, toutes les économies occidentalisées s’efforcent de remplacer le travail humain par l’énergie et les ressources naturelles, prélevées sur notre environnement à une vitesse incompatible avec la durabilité du processus.

Toute économie qui ne rompt pas avec ces deux caractéristiques s’expose à la fois à l’injustice et au caractère insoutenable de son mode de production et de consommation. C’est pourquoi il faut, selon moi, remplacer l’extractivisme forcené et mortifère par une sobriété heureuse dont il nous appartient d’inventer les contours. Il faut également rétablir une justice minimale en sanctuarisant ce que l’argent ne peut pas acheter, en particulier la nature et la vie humaine. Les écovillages qui naissent un peu partout dans le monde (à P caranga, Auroville, Gaviotas, Sekem…) témoignent qu’un autre mode d’organisation est possible : éthique et écologiquement responsable.

Vous proposez de réformer le capitalisme plutôt que de le renverser, pourquoi ?

Gaël Giraud : Attendre le Grand soir ne conduit qu’à approfondir la crise écologique dans laquelle nous sommes engagés et à entretenir les structures sociales injustes. C’est pourquoi je pense qu’il vaut mieux viser un réformisme radical. Le plus urgent me semble être de neutraliser la financiarisation des économies occidentales. La prochaine crise financière promet d’être plus grave encore que celle de 2008. En outre, le secteur bancaire reste le plus imperméable à la cause environnementale et climatique alors que la transition écologique exige des investissements colossaux, dont le coût est évalué entre 50 et 90 trillions de dollars. Il faut donc réorienter vers l’économie réelle les masses financières qui transitent aujourd’hui en pure perte sur les marchés financiers. Séparer les banques de dépôt et les banques d’affaires permettrait de laisser la sphère financière s’auto-détruire à cause des krachs récurrents, sans pénaliser les économies réelles.

Que pensez-vous des politiques actuellement menées en France et en Europe ?

Gaël Giraud : Globalement, les choses ne vont pas assez loin. Les initiatives prises autour de l’ISR servent trop souvent à faire du greenwashing. Par exemple, les émissions de green bonds posent la question de l’additionalité : aurait-on procédé à ces émissions sans l’impératif de la transition « verte » ? La plupart du temps, on s’est contenté de qualifier de vertes des émissions qui auraient eu lieu de toutes les
manières.

La question de l’intégration de critères de durabilité dans le fonctionnement des entreprises pose, à mon sens, celle du statut même des entreprises. La maximisation du profit ou des dividendes ne peut plus tenir lieu de seule mission d’une entreprise. Le rapport Notat-Senard aurait pu être l’occasion d’engager une profonde réforme pour imposer que le profit ne soit qu’un moyen au service d’un projet d’entreprise, compatible avec l’Accord de Paris. Ce qui a été finalement proposé demeure très insuffisant à mes yeux.

Au niveau européen, le plan « finance durable » de la Commission européenne représente, lui aussi, une avancée positive mais trop timide. Par exemple, rien ne fait obligation aux banques de procéder à des stress tests climatiques. Nous ne savons rien, ou presque, de la robustesse de nos banques vis-à-vis des dégâts provoqués par le dérèglement écologique ou par la décision – qu’il faut prendre le plus vite possible – de bannir les énergies fossiles. Enfin, tout ceci ne doit pas faire oublier les accords commerciaux bilatéraux du type TAFTA, CETA ou JEFTA, qui sont des catastrophes puisqu’ils contreviennent directement à l’Accord de Paris et participent du démantèlement de l’Etat-Nation, la seule institution démocratique un tant soit peu solide aujourd’hui.

 

>> Retrouvez l’intégralité du guide sur l’investissement socialement responsable « Investir #TousActeurs pour une finance utile »(accès libre)

Poubellocène : Quel est l’impact des déchets sur la planète ?

De la spectaculaire décharge à ciel ouvert aux invisibles nano-particules de plastique, nos déchets sous toutes leurs formes ont colonisé la planète entière, impactant l’écosystème pour longtemps. D’année en année, la poubelle-monde se remplit de plus en plus vite, avec sous le couvercle un cocktail explosif pour l’environnement, le climat…

Bienvenue dans l’ère du Poubellocène ! Et plus précisément du Poubellien supérieur, qui se distingue du Poubellien inférieur par la présence massive de plastique dans les couches statigraphiques récentes… Cette parodie scientifique imaginée par des géologues français date des années 1970 mais trouve aujourd’hui une résonnance particulière. Quarante ans plus tard, nos déchets sont bel et bien partout, y compris dans des endroits où l’humain n’est jamais allé. Les quantités mises au rebut ont doublé en vingt ans pour atteindre 4 millions de tonnes chaque jour. Et ce chiffre devrait tripler à horizon 2100 selon des projections de la Banque mondiale, qu’elle juge elle-même « conservatrices ».

Vers une crise du déchet

Embarrassant ? Et pas qu’un peu […]

>> Retrouvez l’intégralité de l’article dans le hors-série « Zéro déchet » de Socialter – Juin 2018

Pourquoi inscrire la lutte contre le changement climatique dans la Constitution ?

Profitant de la prochaine révision constitutionnelle, le gouvernement entend inscrire la lutte contre le dérèglement climatique dans la Constitution. Un premier pas vers une république écologique ? A condition d’y mettre les formes…

L’Assemblée nationale accueillait jeudi 8 mars un colloque sur la constitutionnalisation du défi climatique. L’occasion de faire le point sur le sujet, quelques jours après l’annonce élyséenne évoquant une entrée du climat dans l’article 34 de la Constitution (consacré au champ d’action du législateur).

Au delà de l’aspect symbolique de la mesure, inscrire la lutte contre le changement climatique dans la Constitution vise, selon ses défenseurs, à infléchir le corpus législatif. La Constitution étant au sommet de la pyramide des normes, tous les textes de loi devront s’y conformer, sous le contrôle du Conseil constitutionnel. Intégrer le climat dans la matrice, c’est donc l’occasion de reconnaître le climat comme un bien commun, contrebalançant au passage les toutes-puissantes libertés économiques.

« Nous en avons besoin pour travailler »

« Nous en avons besoin pour travailler », explique Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, évoquant plusieurs cas pratiques où le législateur a vu la protection de la planète se heurter aux droits individuels[ …]

 

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