La maison individuelle : un rêve à oublier ?

Laisse béton. C’est le rêve d’une large majorité de Français·es. Pourtant, la maison avec jardin n’est souvent pas compatible avec les exigences de sobriété et de lutte contre l’artificialisation des sols.

Les sénateur·ices examinent à partir d’aujourd’hui une proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de «zéro artificialisation nette» (ZAN) introduits par la loi Climat et résilience. Le pays s’est promis de diviser par deux le rythme d’artificialisation en dix ans (2021-2031) avant d’atteindre le fameux ZAN en 2050 (via la renaturation d’espaces artificialisés pour compenser les nouvelles constructions par exemple). Mais les élu·es font face à une pression devant le rêve de beaucoup de Français·es. Alors que les maisons individuelles représentent déjà 55% du parc de logement, plus de 75% de la population y aspire.

Or, ce rêve de plain-pied participe largement à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. L’habitat a représenté 68% des nouvelles artificialisations entre 2009 et 2018, dont la quasi totalité est constitué de maison individuelles, estime le Céréma. Rien qu’en 2017, c’est l’équivalent de la ville de Marseille (23 900 hectares) qui a été grignoté sur les sols naturels et agricoles. […]

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Éclairages nocturnes : et la lumière tue

C’est l’hécatombe sous nos lampadaires, pourtant la lutte contre la pollution lumineuse continue d’être le parent pauvre dans la protection de la biodiversité.

Sous le feu des projecteurs – et autres enseignes clignotantes -, la nuit est en voie de disparition. « Le phénomène est en augmentation constante et touche désormais toute la planète, à de rares exceptions près », indique Romain Sordello, expert de l’Office français de la biodiversité. Or, si les humains souffrent surtout de nostalgie face à la disparition du ciel étoilé, c’est là un moindre mal comparé aux effets délétères constatés sur le reste du vivant.

« On le sait peu mais la majorité des animaux sont nocturnes », explique ainsi Romain Sordello. Quand les lumières restent allumées la nuit, ce sont donc 30% des vertébrés et 65% des invertébrés qui s’en trouvent directement perturbés. Les animaux attirés par la lumière – car ils se dirigent grâce aux astres – se retrouvent désorientés, comme les insectes qui meurent d’épuisement sous les lampadaires ou les bébés tortues qui s’égarent sur leur chemin vers la mer. D’autres, à l’inverse, fuient la luminosité – pour se protéger des prédateurs, par exemple – et voient alors leur habitat sensiblement réduit et fragmenté. Indirectement, l’éclairage nocturne a aussi un impact sur les plantes car les insectes sont détournés de la pollinisation, qui a surtout lieu la nuit. Enfin, le déploiement des lumières LED ne devrait rien arranger puisque leur spectre de lumière riche en bleu perturbe le rythme biologique de tous les animaux, humains compris.

Le contexte est peu réjouissant : on estime ainsi que la pollution lumineuse est la deuxième cause de mortalité chez les insectes, juste derrière les pesticides. Pourtant, « il existe des marges de manœuvres importantes pour

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Artificialisation des sols : la France « au bord du gouffre »

Laisse béton ! Tout juste adoptée par les parlementaires, la loi « climat et résilience » est passée à côté d’un défi majeur : lutter efficacement contre la disparition des sols, qui fait un ravage en France. 

Un département tous les dix ans, la surface de Marseille chaque année, un terrain de foot toutes les cinq minutes… les chiffres de l’artificialisation des sols en France sont vertigineux. Et les conséquences le sont tout autant. Car bétonner le sol, c’est le priver de fonctions écologiques et sociales majeures, comme le rappelle Tanguy Martin, chargé de Plaidoyer à l’association Terre de liens, qui défend les terres agricoles. « En détruisant l’habitat des espèces, la bétonisation participe directement à la sixième extinction de masse. Un sol artificialisé perd en outre ses capacités à stocker du CO2, à réguler l’eau et les températures. Et puis la disponibilité des sols conditionne tout bonnement notre capacité à se nourrir », prévient-il.

Or la tendance ne fléchit pas, ou si peu : le béton couvre désormais près de 10% du territoire. 52% des surfaces sont agricoles et 39 % naturelles, selon le ministère de l’agriculture. Le schéma suivi est implacable : « on artificialise car ça coûte moins cher que de faire du renouvellement urbain », explique Tanguy Martin. Tandis que les centre-villes se meurent, les maisons individuelles et les zones d’activité pullulent en périphérie : elles représentent à elles seules 83% de l’artificialisation en France.

Avec la loi « Climat et résilience », votée par le Parlement le 20 juillet dernier, « nous changeons de braquet et faisons un grand pas pour mieux protéger la biodiversité », promet la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili. « Les mesures sont largement insuffisantes », rétorque Tanguy Martin. Les élu·e·s auront la charge de…

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L’« agent orange » en procès

David contre Goliath. Lundi 25 janvier, le tribunal de grande instance d’Evry (Essonne) a examiné la plainte de Tran To Nga, 79 ans, contre quatorze géants de l’agrochimie impliqués dans la fabrication et la commercialisation du tragique herbicide.

Cette franco-vietnamienne résidait au Vietnam lorsque, entre 1961 et 1971, l’armée américaine a déversé quelque 80 millions de litres d’un puissant défoliant sur les forêts du pays. La mission de l’« agent orange » : détruire la végétation pour démasquer les combattants communistes vietcongs. Le drame environnemental et sanitaire qui s’en est suivi a donné naissance au concept d’écocide (plus de détails sur France info). Il fait l’objet, quarante ans plus tard, d’un procès « historique », selon les associations environnementales.

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Le scandale des aires marines protégées

Protection rapiécée. Face à l’effondrement de la biodiversité marine, l’État répond par l’instauration d’aires marines, qui n’ont de « protégées » que le nom.

Le 18 janvier dernier, le gouvernement publiait sa stratégie pour les aires protégées. Objectif : classer 30% du territoire, dont 10 % en protection renforcée. Avec déjà 23,5% des mers tricolores « protégées », le défi semble bien engagé. En apparence, seulement.

D’une part l’Observatoire national de la biodiversité estime que seulement 6% des habitats marins et côtiers sont dans un état de conservation favorable en France. D’autre part, le CNRS, qui diffusera en février une étude sur le sujet, pointe que seulement 1,6% de l’espace maritime français bénéficie d’un statut de protection intégrale ou haute « qui sont les deux niveaux permettant de réduire au mieux les impacts humains sur la biodiversité ». Et 80% de cette protection est concentrée dans un seul territoire : les terres australes et antarctiques françaises. « En métropole les niveaux de protection sont extrêmement faibles », constate le centre de recherche.

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Où va la forêt française ?

Billets verts et forêts noires. Les forêts françaises sont en pleine crise sanitaire et le ministère des finances engage la privatisation de l’Office national des forêts (ONF).

Jeudi 3 décembre, le Conseil constitutionnel a validé l’article 33 de la loi Asap (pour « accélération et de simplification de l’action publique »). Celui-ci autorise le gouvernement à légiférer par ordonnance pendant 18 mois pour modifier le fonctionnement de l’ONF, qui gère les forêts publiques.

Selon des informations de Libération, Bercy, qui a déjà organisé la filialisation des activités concurrentielles de l’ONF, compte désormais en faire de même pour les missions dites d’intérêt général afin de sous-traiter leur activité au privé. Le transfert de ces missions, qui comprennent la protection de la biodiversité, la veille des incendies ou la restauration des terrains, impliquerait la suppression de 600 postes sur les 8 500 que compte l’ONF pour des motifs essentiellement économiques.

Depuis près de dix ans, l’Office est pris en étau entre des exigences de rentabilité et la fragilité de ses revenus corrélée à la chute des cours du bois. L’institution comprend déjà 43 % de salarié•e•s sous statut privé et les départs de fonctionnaires ne sont remplacés qu’à 64%. Beaucoup dénoncent le manque d’effectifs et de moyens, qui ont pour effet de recentrer ses activités sur la coupe du bois en délaissant la protection des sols ou de l’environnement.

Cette année, la situation financière de l’ONF s’est encore dégradée : les coûts de gestion ont augmenté afin de soigner la forêt affaiblie par la sécheresse et exposée aux maladies et aux nuisibles.

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Dossier EMR et biodiversité : des interactions mal connues

Alors que les changements climatiques représentent une menace croissante pour la biodiversité mondiale, les énergies marines renouvelables représentent une solution pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et ainsi infléchir l’accroissement des températures. Pour autant, cela ne doit pas nous dispenser de réfléchir aux effets spécifiques de ces technologies sur leur écosystème.

Sylvain_Michel4Sylvain Michel, chargé de mission « usages industriels & aménagements maritimes » à l’Agence française pour la biodiversité

Née en 2016, l’Agence française pour la biodiversité (AFB) a pour mission d’améliorer la connaissance, de protéger et de sensibiliser à la biodiversité terrestre, aquatique et marine. A ce titre, elle intervient à tous les stades de développement des projets d’énergie marines renouvelables (EMR).

Quels sont les impacts, connus ou en cours d’identification, des EMR sur la biodiversité ?

Les impacts potentiels des projets d’EMR sur la biodiversité sont nombreux et complexes. Certains acteurs ont tendance à les résumer aux perturbations acoustiques des mammifères marins durant l’installation et aux risques de collision pour les oiseaux marins durant l’exploitation. Mais ces espèces protégées ne sont pas les seules exposées. Par exemple, les navires de chantier, provenant généralement de loin car très spécialisés, présentent un risque d’introduction d’espèces non-indigènes. Les champs électromagnétiques rayonnés par les câbles électriques sont susceptibles de perturber la faune bentho-démersale, bien que ces effets soient encore sujets à débat. En bref, les impacts concernent potentiellement tous les maillons des chaînes trophiques, depuis le plancton jusqu’aux prédateurs supérieurs.
Des impacts positifs peuvent également être constatés. Par exemple, l’effet récif des fondations peut augmenter la production locale de biomasse et/ou la diversité végétale et animale, par colonisation des infrastructures immergées. Le parc peut ainsi produire un « effet réserve » favorable à l’ichtyofaune, en lui fournissant un abris vis-à-vis des activités de pêche. Les EMR étant des technologies récentes, les conséquences à long terme sont encore délicates à prédire, ce qui […]

 

 

>> Lire l’article dans le numéro annuel Mer Veille Energie 2019

MANA-Vox : une plateforme citoyenne pour protéger la forêt

Le collectif MANA Community, qui réunit une cinquantaine de citoyens issus du secteur de la finance durable, des ONG et du digital, vient de lancer la plateforme MANA-Vox dédiée à l’identification des controverses environnementales impliquant des entreprises. L’objectif est de faire remonter plus rapidement les informations collectées sur le terrain par des acteurs de la société civile.

Depuis trois ans, le collectif a identifié […]

 

>> Retrouvez l’intégralité de l’article sur Terra Darwin (accès libre) 

Le retour du sauvage : « porteur d’espoir »

De nombreuses espèces sauvages sont aujourd’hui de retour après avoir disparu de nos territoires : loup, lynx, vautours ou veaux marins… Une chance à saisir selon Pierre Athanaze, naturaliste et forestier.

En Europe et ailleurs, la biodiversité n’a jamais été aussi dégradée, à tel point que les scientifiques évoquent aujourd’hui un « effondrement du sauvage ». Parallèlement, certaines espèces font aussi leur retour, qu’il soit inopiné – dans le cas du loup, par exemple – ou programmé. Pour Pierre Athanaze, auteur de Le retour du sauvage, voir revenir une faune sauvage diversifiée représente un espoir et une chance pour lutter contre des problèmes cruciaux tels que le dérèglement climatique, la gestion de l’eau ou l’épuisement des sols. C’est également un excellent remède contre la déprise économique qui menace de nombreux territoires ruraux […]

 

>> Lire l’interview sur Info Durable (accès libre) 

Environnement : les dessous de l’économie verte

Que vaut la nature ? Vraiment. Dans l’imaginaire collectif, bien-sûr, elle est inestimable. Et dans la réalité aussi puisque nous lui devons tout. Pourtant dans les faits, le monde sauvage disparaît sous le béton, la biodiversité devient monocultures intensives et les océans sont méthodiquement réduits à néant. On parle de sixième extinction mais l’économie de marché continue de dicter la loi et ce qui n’a pas de prix… ne compte pas. Partant de ce constat implacable, les tenants de l’économie verte brandissent une solution simple, voire simpliste : donner un prix à la nature. Les décideurs sont conquis. L’imposture est totale.

Le saviez-vous ? Plus d’un tiers de notre alimentation est tributaire de la pollinisation. S’il fallait se passer de la main-d’œuvre généreuse des abeilles, la facture serait salée : 190 milliards de dollars par an, au bas mot. Les coraux, s’ils disparaissaient, priveraient de revenus 500 millions de personnes et créeraient un manque à gagner d’au moins 170 milliards de dollars par an pour la pêche et le tourisme local, sans compter la disparition des espèces marines associées. La forêt amazonienne, quant à elle, alimente en eau de pluie toute l’Amérique Latine : un apport annuel de 240 milliards de dollars pour l’économie agricole.

Quelle efficacité !

Voilà. C’est ça, donner un prix à la nature […]