Méga-bassines : dix questions pour tout comprendre

Les réserves d’irrigation agricoles sont au cœur d’une intense polémique, notamment depuis les violences qui ont marqué la mobilisation à Sainte-Soline. Véritable remède aux pénuries d’eau estivales ou symbole de la maladaptation au changement climatique? Dix questions et leur réponses pour tenter d’y voir plus clair.

1. Qu’est-ce qu’une bassine ?
2. Combien y en a-t-il en France ?
3. Où sont-elles installées ?
4. Pourquoi construire une bassine ?
5. Qui décide de construire une bassine ?
6. Quelles sont les contreparties demandées aux agriculteurs ?
7. Comment l’eau est-elle gérée ?
8. Avec ces bassines, utilise-t-on plus ou moins d’eau qu’avant ?
9. Qu’en dit le Giec ?
10. Alors que faire ?

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L’hydrogène est-il une vraie solution pour le climat ?

L’hydrogène est un levier indispensable pour décarboner des pans entiers de notre économie. Mais comme toutes les «solutions miracles», il charrie aussi beaucoup d’illusions. Transports, industrie… Tour d’horizon de ce qu’il peut et ne peut pas pour la transition.

L’hydrogène, c’est quoi ?

L’hydrogène (H) est l’élément chimique le plus abondant dans l’univers. Sur Terre, il est rarement présent à l’état pur, mais il entre dans la composition de l’eau (H2O) et d’hydrocarbures comme le gaz naturel (CH4). Aujourd’hui, l’hydrogène est surtout utilisé dans la pétrochimie. Mais on peut aussi produire de l’hydrogène à partir d’électricité et vice-versa, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour la transition énergétique dans les transports et l’industrie.

Aujourd’hui, l’hydrogène est très loin d’être “vert”

Quand on se penche pour la première fois sur l’hydrogène et ses usages actuels, on peine à faire le lien avec la transition écologique. En effet, ce gaz est aujourd’hui utilisé à 80 % dans le secteur de la pétrochimie, en particulier pour raffiner des produits pétroliers et produire de l’ammoniac, qui entre dans la composition des engrais de synthèse.

Surtout, son mode d’obtention le plus répandu (à 99%) – le reformage – est fortement polluant puisqu’il s’agit d’extraire les molécules d’hydrogène (H) présentes dans le gaz naturel (CH4) en relâchant au passage une bonne dose de carbone (C) dans l’air. Résultat, la production actuelle de près de 100 millions de tonnes d’hydrogène par an représente pas moins de 2,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre !

Demain, une production décarbonée

Mais si l’hydrogène nourrit autant d’espoirs, c’est qu’il est aussi possible de s’en procurer de façon beaucoup plus vertueuse puisque, comme son nom l’indique, il est aussi un composant de l’eau (H2O). En utilisant un courant électrique (l’électrolyse) il est en effet possible d’isoler les atomes d’hydrogène (H) et d’oxygène (O). Pour peu que […]

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La maison individuelle : un rêve à oublier ?

Laisse béton. C’est le rêve d’une large majorité de Français·es. Pourtant, la maison avec jardin n’est souvent pas compatible avec les exigences de sobriété et de lutte contre l’artificialisation des sols.

Les sénateur·ices examinent à partir d’aujourd’hui une proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de «zéro artificialisation nette» (ZAN) introduits par la loi Climat et résilience. Le pays s’est promis de diviser par deux le rythme d’artificialisation en dix ans (2021-2031) avant d’atteindre le fameux ZAN en 2050 (via la renaturation d’espaces artificialisés pour compenser les nouvelles constructions par exemple). Mais les élu·es font face à une pression devant le rêve de beaucoup de Français·es. Alors que les maisons individuelles représentent déjà 55% du parc de logement, plus de 75% de la population y aspire.

Or, ce rêve de plain-pied participe largement à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. L’habitat a représenté 68% des nouvelles artificialisations entre 2009 et 2018, dont la quasi totalité est constitué de maison individuelles, estime le Céréma. Rien qu’en 2017, c’est l’équivalent de la ville de Marseille (23 900 hectares) qui a été grignoté sur les sols naturels et agricoles. […]

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TotalEnergies au tribunal pour son méga-projet Eacop

Cinq ans après la promulgation de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales, TotalEnergies est la première entreprise à devoir en rendre compte devant la justice. Une audience inédite s’est tenue le 7 décembre au tribunal judiciaire de Paris, portant sur la conduite de son projet pétrolier en Tanzanie et en Ouganda.

9h30, salle 2.02 du tribunal judiciaire de Paris. L’audience est à peine entamée que le juge Fabrice Vert soupire déjà. L’affaire qu’il doit juger ce matin est la première du genre. Ce qui semble le soucier. Et pour cause : la loi sur le devoir de vigilance votée en 2017, si pionnière et si emblématique soit-elle, tient « sur une feuille A4 ».

Son principe paraît clair : les multinationales doivent mettre en œuvre « de façon effective » un plan de vigilance permettant d’éviter que leurs filiales ou leurs sous-traitants ne commettent des atteintes aux droits ou à l’environnement à travers la planète. Mais une partie du texte a été censurée par le Conseil constitutionnel et, pour le reste, « le législateur a fait exprès que ces notions ne soient pas très déterminées », regrette le juge. C’est donc sur lui que retombe la lourde tâche d’interpréter la loi. Et son jugement, crucial, posera les bases de la jurisprudence future.

Les deux avocats qui ont porté l’accusation contre TotalEnergies au nom de six ONG – dont les Amis de la Terre et Survie – ne cachent pas […]



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Le gouvernement enfouit la question des déchets nucléaires

Avis de déchetsJeudi, des parlementaires ont adopté leur rapport d’évaluation sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs. Problème : ce plan n’est jamais paru de tout le quinquennat. Une « défaillance démocratique grave », pour les élu·es.

Chaque année, les 56 réacteurs nucléaires français génèrent environ 25 000 mètres cubes (m3) de déchets ultimes, ainsi que plusieurs milliers de tonnes de matières (censées être réutilisables) à la radioactivité variable (Vert). Dans son dernier inventaire, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) recensait ainsi plus de 1,7 million de m3 de déchets ultimes et près de 450 000 tonnes de matières radioactives sur le territoire français.

Afin de les gérer de façon durable et transparente, le gouvernement doit régulièrement mettre à jour sa stratégie, appelée Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Il la soumet ensuite à l’évaluation des député·es et sénateur·ices rassemblé·es au sein de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) pour en garantir le contrôle démocratique. Enfin, ça, c’est la théorie. Ou plutôt la loi.

Dans les faits, […]

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Jean-Luc Mélenchon : le candidat qui tend son vert aux classes populaires

Candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle, le leader de la France insoumise défend de longue date la convergence des luttes sociales et écologistes. Son livre-programme, « l’Avenir en commun », propose un bouclier vert à la France des gilets jaunes.

ent soixante pages, 14 chapitres et 600 mesures : le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle d’avril prochain est, sans conteste, le plus détaillé de tous. Il faut dire que la première version remonte à 2012 (et s’appelait l’Humain d’abord). S’en sont suivies plusieurs vagues d’enrichissement collectif organisées au sein de la France insoumise. Dans cette dernière édition, en librairie depuis octobre, la dimension écosociale y est plus prononcée que jamais. L’écosocialisme, en somme, consiste à défendre l’idée selon laquelle il ne peut y avoir de progrès social sans respect de l’environnement, et inversement. « Notre conviction est que l’on ne peut concevoir l’écologie qu’en partant de ceux qui ont le moins », s’en explique Martine Billard, en charge du chapitre sur la planification écologique. S’il est vrai que les riches polluent plus, c’est encore plus vrai que les pauvres en subissent davantage les conséquences. « Surtout, l’exemple des gilets jaunes a confirmé qu’on ne peut pas conduire la transition en produisant des inégalités entre ceux qui peuvent [payer les taxes, changer de voiture, Ndlr] et ceux qui ne peuvent pas », insiste l’ex-écologiste […]


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Les neuf idées reçues qu’on entend toujours sur le nucléaire

Sujet radioactif s’il en est, le nucléaire énergise les débats comme peu d’autres ! Il est quand même important de s’y pencher car c’est aussi un des dossiers chauds qui attend le/la prochain.e locataire de l’Elysée.

A l’heure où la France doit faire certains choix pour son avenir énergétique, les débats autour de l’atome sont nécessaires. Mais entre les faits, les petits arrangements avec la réalité voire, les gros mensonges, il est difficile de s’y retrouver. Pour tenter d’y voir plus clair et démêler les infos des intox, voici un tour d’horizon de certaines idées reçues – plus ou moins justes – que l’on entend le plus souvent.

Au sommaire :

1. « C’est une réponse à l’urgence climatique »

2. « On ne peut pas s’en passer pour réduire nos émissions »

3. « C’est l’énergie décarbonée la moins chère »

4. « C’est la garantie de notre indépendance énergétique »

5. « C’est une filière d’excellence »

6. « On ne sait pas démanteler »

7. « C’est une énergie propre »

8. « C’est une énergie comme les autres »

9. « C’est dangereux »

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Les marchés du carbone empoisonnent les négociations climatiques

Marchés confus. Pour certains, ils sont la clé de voûte de l’action climatique, pour d’autres ils ont le pouvoir de saper complètement l’accord de Paris. Les marchés du carbone sont sans conteste le sujet le plus controversé des négociations climat. Explications.

Signé en décembre 2015 par 195 Parties à la COP21, l’accord de Paris, « est comme une loi dont il manque les décrets d’application », expliquait en octobre l’ambassadeur climat de la France, Stéphane Crouzat, aux sénateurs français. COP après COP, les négociateur·rice·s sont parvenu·e·s à s’entendre sur la mise en œuvre de la plupart des 29 articles de l’accord, mais l’article 6 relatif aux « mécanismes de coopération internationale volontaire » résiste à tout consensus.

Concrètement, ce sixième article porte sur la création d’un marché du carbone interétatique (article 6.2) et d’un autre ouvert aux acteurs privés (6.4). Le premier offre la possibilité aux pays les moins ambitieux d’acheter des droits à polluer à ceux qui ont outrepassé leurs objectifs climatiques tandis que le second permet […]

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Hausse des prix de l’énergie : un défi social et climatique

Watt the f**k ! Avec le rebond de l’activité économique, les marchés de l’énergie sont en surchauffe. Pile, cela favorise la baisse des consommations et la transition vers les énergies renouvelables. Face, les plus précaires auront impérativement besoin d’aide pour payer leurs factures.

Sur la bourse européenne de l’énergie, les indices s’affolent. Depuis le début de l’année, le prix du gaz s’est envolé de 300% et l’électricité de presque 100%. De mémoire de trader, on n’avait jamais vu ça ! Les ingrédients de ce cocktail explosif sont nombreux mais le plus piquant est sans conteste le covid-19. En mettant l’économie mondiale à l’arrêt, le virus a fait dégringoler la demande de gaz, plombant les prix et donc la production. Et c’est exactement l’inverse qui se réalise aujourd’hui alors que l’activité économique rebondit plus vite que la production. Les prix du gaz qui explosent ont mécaniquement un impact sur les prix de l’électricité car celui-ci est aussi utilisé pour produire de l’électricité dans de nombreux pays d’Europe.

Mais un deuxième ingrédient a créé la surprise ces dernières semaines : l’augmentation fulgurante du prix du CO2 sur le marché européen du carbone. Dans ce système érigé en 2005 par l’Union européenne, quelque 500 entreprises parmi les plus polluantes d’Europe s’échangent des droits à polluer pour respecter leurs obligations environnementales (les plus vertueuses vendant leurs quotas à celles qui dépassent leurs objectifs). Or, la présentation, en juillet dernier, des nouvelles mesures climatiques proposées dans le cadre du paquet européen « fit for 55 » (Vert) a fait bondir le prix de la tonne de CO2, de 25 euros fin 2020 à 60 euros aujourd’hui. La production d’énergie fossile, telle que le gaz, s’en trouve fortement renchérie.

Si elle se prolonge, cette logique de prix fort peut…



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Éclairages nocturnes : et la lumière tue

C’est l’hécatombe sous nos lampadaires, pourtant la lutte contre la pollution lumineuse continue d’être le parent pauvre dans la protection de la biodiversité.

Sous le feu des projecteurs – et autres enseignes clignotantes -, la nuit est en voie de disparition. « Le phénomène est en augmentation constante et touche désormais toute la planète, à de rares exceptions près », indique Romain Sordello, expert de l’Office français de la biodiversité. Or, si les humains souffrent surtout de nostalgie face à la disparition du ciel étoilé, c’est là un moindre mal comparé aux effets délétères constatés sur le reste du vivant.

« On le sait peu mais la majorité des animaux sont nocturnes », explique ainsi Romain Sordello. Quand les lumières restent allumées la nuit, ce sont donc 30% des vertébrés et 65% des invertébrés qui s’en trouvent directement perturbés. Les animaux attirés par la lumière – car ils se dirigent grâce aux astres – se retrouvent désorientés, comme les insectes qui meurent d’épuisement sous les lampadaires ou les bébés tortues qui s’égarent sur leur chemin vers la mer. D’autres, à l’inverse, fuient la luminosité – pour se protéger des prédateurs, par exemple – et voient alors leur habitat sensiblement réduit et fragmenté. Indirectement, l’éclairage nocturne a aussi un impact sur les plantes car les insectes sont détournés de la pollinisation, qui a surtout lieu la nuit. Enfin, le déploiement des lumières LED ne devrait rien arranger puisque leur spectre de lumière riche en bleu perturbe le rythme biologique de tous les animaux, humains compris.

Le contexte est peu réjouissant : on estime ainsi que la pollution lumineuse est la deuxième cause de mortalité chez les insectes, juste derrière les pesticides. Pourtant, « il existe des marges de manœuvres importantes pour

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Nucléaire : avis de déchets

Fissile à dire… L’industrie nucléaire française s’était promis de recycler son combustible à l’infini. Mais le rêve s’est brisé et c’est une montagne de problèmes qui ressurgit alors que le prochain plan de gestion des déchets est attendu à la rentrée.

Vantée pour son caractère décarboné, l’énergie nucléaire souffre d’un défaut particulièrement encombrant : ses déchets. A fin 2019, l’inventaire officiel en recensait 1,7 million de mètres cubes, à la radioactivité variable. Ces produits dits « ultimes » sont ou seront accueillis dans différentes poubelles : les plus dangereux, par exemple, seront ensevelis dans Cigéo, à Bure (Meuse). Mais ces quantités, déjà impressionnantes, ne représentent en fait que 4% des volumes générés par l’industrie électronucléaire. Le reste – 96%, donc ! – est classé comme de la « matière » car une utilisation ultérieure est prévue. Ou plutôt l’était. Car à l’été 2019, le gouvernement a abandonné très discrètement Astrid, le dernier prototype de réacteur censé fermer le cycle du nucléaire, c’est-à-dire réutiliser des matières comme combustible neuf. Après 70 ans de recherches, le rêve d’un nucléaire propre s’est donc envolé. Et 350 000 tonnes de matières accumulées se retrouvent sans emploi ou presque.

Leur classement en « déchet » est un choix lourd de conséquences puisqu’il ne s’agira plus de les entreposer mais bien de les immobiliser dans des sites spéciaux, moyennant une charge financière conséquente. Selon…



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Artificialisation des sols : la France « au bord du gouffre »

Laisse béton ! Tout juste adoptée par les parlementaires, la loi « climat et résilience » est passée à côté d’un défi majeur : lutter efficacement contre la disparition des sols, qui fait un ravage en France. 

Un département tous les dix ans, la surface de Marseille chaque année, un terrain de foot toutes les cinq minutes… les chiffres de l’artificialisation des sols en France sont vertigineux. Et les conséquences le sont tout autant. Car bétonner le sol, c’est le priver de fonctions écologiques et sociales majeures, comme le rappelle Tanguy Martin, chargé de Plaidoyer à l’association Terre de liens, qui défend les terres agricoles. « En détruisant l’habitat des espèces, la bétonisation participe directement à la sixième extinction de masse. Un sol artificialisé perd en outre ses capacités à stocker du CO2, à réguler l’eau et les températures. Et puis la disponibilité des sols conditionne tout bonnement notre capacité à se nourrir », prévient-il.

Or la tendance ne fléchit pas, ou si peu : le béton couvre désormais près de 10% du territoire. 52% des surfaces sont agricoles et 39 % naturelles, selon le ministère de l’agriculture. Le schéma suivi est implacable : « on artificialise car ça coûte moins cher que de faire du renouvellement urbain », explique Tanguy Martin. Tandis que les centre-villes se meurent, les maisons individuelles et les zones d’activité pullulent en périphérie : elles représentent à elles seules 83% de l’artificialisation en France.

Avec la loi « Climat et résilience », votée par le Parlement le 20 juillet dernier, « nous changeons de braquet et faisons un grand pas pour mieux protéger la biodiversité », promet la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili. « Les mesures sont largement insuffisantes », rétorque Tanguy Martin. Les élu·e·s auront la charge de…

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Loi « climat et résilience » : le sacre de l’urgence tranquille

Verte mais pas mûre. Mardi 20 juillet, le Parlement a adopté une loi qui « va faire entrer l’écologie dans la vie des gens », a promis la ministre de l’Écologie Barbara Pompili. Mais à dose homéopathique seulement !

Comme Vert l’a souvent raconté (ici ou ) la loi « climat et résilience » est un échec à la fois démocratique et écologique. D’une part, elle trahit plutôt qu’elle ne traduit les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. D’autre part, elle permettra, au mieux, d’atteindre 20% de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (par rapport à 1990), contre les -40% prévus pour 2030. Pis, les pays de l’Union européenne viennent de s’entendre pour rehausser l’objectif à -55% (Vert).

Voici, quelques-unes des avancées toutefois introduites par ce texte […]

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Les associations écolos, des repaires de séparatistes ?

Lutte alarmée. Votée mardi par les député•e•s, la loi contre le « séparatisme » veut mettre au pas les associations – dont celles qui défendent l’environnement.

Adopté avec une confortable majorité à l’Assemblée nationale, le projet de loi pour « conforter le respect des principes républicains » est désormais attendu au Sénat, où il sera discuté à partir du 30 mars. Présenté comme une réponse de l’exécutif à « l’OPA islamiste » qui nous menace, le texte ratisse large, comme en témoigne son intriguant chapitre consacré au contrôle des associations.

L’article 6 prévoit notamment que celles-ci devront signer un « contrat d’engagement républicain » avec l’État pour continuer de recevoir leur agrément ou des subventions. Celles-ci devront par exemple s’engager à faire respecter l’égalité femme-homme ou la lutte contre le racisme mais aussi à ne pas « causer de trouble à l’ordre public » et ne pas « revendiquer [leur] propre soustraction aux lois de la République ». Officiellement, seules les associations à tendance « séparatiste » sont visées. Mais beaucoup d’autres se sentent menacées, à l’instar des organisations d’aides aux migrant•e•s ou de défense des droits humains.

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En Lorraine : pas touche au gaz de couche !

En Lorraine, un projet d’exploitation gazière suscite l’indignation des associations environnementales. Mais vaut-il mieux l’importer de l’étranger ?

Le 19 janvier dernier, une trentaine d’associations environnementales ont adressé à Emmanuel Macron une lettre ouverte pour « stoppe[r] le gaz de couche en Lorraine ». Le gouvernement doit statuer d’ici début 2022 sur la demande de concession déposée par La Française de l’énergie (ex European Gas Limited). Le projet vise l’exploitation du gaz emprisonné dans des veines de charbon inexploitées. Quatre puits d’exploration ont déjà été forés, le projet de développement prévoit 41 sites, étendus sur 200 km2, comprenant en moyenne sept puits de forage chacun.

L’enquête publique, clôturée en novembre 2020, a récolté un avis favorable malgré 85 % de voix contre chez les citoyens et élus qui se sont exprimés. Si la concession est octroyée, chaque forage fera l’objet d’une instruction, d’une enquête publique et d’études environnementales.

Pour les auteur.ice.s de la lettre ouverte, un feu vert au projet « serait un nouveau renoncement du gouvernement face à ses engagements », en particulier celui de cesser tout soutien aux projets d’extraction fossile. « Ce type d’hydrocarbure n’a jamais été exploité en France, mais les impacts environnementaux et climatiques dramatiques de son extraction sont bien connus à l’étranger », rappellent-ils : « pollution de l’air, de l’eau, des sols, fortes émissions de gaz à effet de serre ». 

Le site d’information environnementale Novethic (filiale du Groupe Caisse des Dépôts) ose quand même une question épineuse : vaut-il mieux polluer chez nous ou polluer ailleurs ? La France consomme annuellement quelque 600 TWh de gaz, qu’elle importe de Norvège, de Russie, des Pays-Bas. Selon le journal, les réserves trouvées en Lorraine représentent l’équivalent de cinq ans de consommation annuelle française.

>> Lire la suite dans Vert (édition du 2 février 2021)

La prise de conscience écologique atteint un seuil critique au niveau mondial

Non retour. Selon un sondage géant réalisé par l’ONU, l’urgence climatique est désormais une préoccupation pour l’ensemble de l’humanité.

Hier, le programme des nations unies pour le développement (PNUD) a dévoilé les résultats de « la plus grande enquête jamais menée sur l’opinion climatique des peuples ». 1,2 million de répondant•e•s, issu•e•s de 50 pays ont participé à un court sondage – envoyé sur mobile – que l’université d’Oxford a ensuite analysé selon des critères géographiques et socio-démographiques.

64% des sondé•e•s ont indiqué que le changement climatique constituait une « urgence », révèle le PNUD. Le niveau de préoccupation atteint 74% dans les petits États insulaires dont l’avenir est compromis par l’élévation du niveau des océans. L’inquiétude est corrélée au niveau de vie des pays, passant de 74% pour les pays à hauts revenus à 58% pour les pays les moins développés. Au niveau national, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon affichent des taux de préoccupation record de 80%.

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A Grandpuits, Total fait l’unanimité contre lui

« On ne change pas 🎵 »  A la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), les syndicats et les associations écologistes s’allient contre le projet de reconversion « zéro-pétrole » de Total. 

Une fois n’est pas coutume, les raffineurs et les ONG environnementales ont manifesté ensemble, mardi, devant les locaux parisiens de Total. Unanimes, ils dénoncent le projet « Galaxie » de reconversion de Grandpuits, dont l’impact est jugé « alarmant » tant au niveau environnemental que social.

Le prétendu tournant écologique de Total vise la production annuelle de 400 000 tonnes d’agrocarburants destinées au secteur routier et aérien ainsi que l’installation de deux usines dédiées à la production et au recyclage de bioplastiques. Une feuille de route qui terrifie les associations environnementales et pour cause : « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l’une des pires idées pour lutter contre le dérèglement climatique : l’effet est inverse à cause de la déforestation induite et du changement d’affectation des sols », détaillent par exemple les Amis de la terre et Greenpeace dans un décryptage du projet. Les ONG soulignent également que les végétaux utilisés pour produire les plastiques biosourcés – ici des plantes sucrières (canne à sucre, betteraves) – entraînent une pression sur les surfaces agricoles car ils entrent en concurrence avec les productions alimentaires.

>> La suite dans Vert (édition du 27 janvier 2021)

L’« agent orange » en procès

David contre Goliath. Lundi 25 janvier, le tribunal de grande instance d’Evry (Essonne) a examiné la plainte de Tran To Nga, 79 ans, contre quatorze géants de l’agrochimie impliqués dans la fabrication et la commercialisation du tragique herbicide.

Cette franco-vietnamienne résidait au Vietnam lorsque, entre 1961 et 1971, l’armée américaine a déversé quelque 80 millions de litres d’un puissant défoliant sur les forêts du pays. La mission de l’« agent orange » : détruire la végétation pour démasquer les combattants communistes vietcongs. Le drame environnemental et sanitaire qui s’en est suivi a donné naissance au concept d’écocide (plus de détails sur France info). Il fait l’objet, quarante ans plus tard, d’un procès « historique », selon les associations environnementales.

>> La suite dans Vert (édition du 26 janvier 2021)

Le scandale des aires marines protégées

Protection rapiécée. Face à l’effondrement de la biodiversité marine, l’État répond par l’instauration d’aires marines, qui n’ont de « protégées » que le nom.

Le 18 janvier dernier, le gouvernement publiait sa stratégie pour les aires protégées. Objectif : classer 30% du territoire, dont 10 % en protection renforcée. Avec déjà 23,5% des mers tricolores « protégées », le défi semble bien engagé. En apparence, seulement.

D’une part l’Observatoire national de la biodiversité estime que seulement 6% des habitats marins et côtiers sont dans un état de conservation favorable en France. D’autre part, le CNRS, qui diffusera en février une étude sur le sujet, pointe que seulement 1,6% de l’espace maritime français bénéficie d’un statut de protection intégrale ou haute « qui sont les deux niveaux permettant de réduire au mieux les impacts humains sur la biodiversité ». Et 80% de cette protection est concentrée dans un seul territoire : les terres australes et antarctiques françaises. « En métropole les niveaux de protection sont extrêmement faibles », constate le centre de recherche.

>> La suite dans Vert (édition du 26 janvier 2021)

Où va la forêt française ?

Billets verts et forêts noires. Les forêts françaises sont en pleine crise sanitaire et le ministère des finances engage la privatisation de l’Office national des forêts (ONF).

Jeudi 3 décembre, le Conseil constitutionnel a validé l’article 33 de la loi Asap (pour « accélération et de simplification de l’action publique »). Celui-ci autorise le gouvernement à légiférer par ordonnance pendant 18 mois pour modifier le fonctionnement de l’ONF, qui gère les forêts publiques.

Selon des informations de Libération, Bercy, qui a déjà organisé la filialisation des activités concurrentielles de l’ONF, compte désormais en faire de même pour les missions dites d’intérêt général afin de sous-traiter leur activité au privé. Le transfert de ces missions, qui comprennent la protection de la biodiversité, la veille des incendies ou la restauration des terrains, impliquerait la suppression de 600 postes sur les 8 500 que compte l’ONF pour des motifs essentiellement économiques.

Depuis près de dix ans, l’Office est pris en étau entre des exigences de rentabilité et la fragilité de ses revenus corrélée à la chute des cours du bois. L’institution comprend déjà 43 % de salarié•e•s sous statut privé et les départs de fonctionnaires ne sont remplacés qu’à 64%. Beaucoup dénoncent le manque d’effectifs et de moyens, qui ont pour effet de recentrer ses activités sur la coupe du bois en délaissant la protection des sols ou de l’environnement.

Cette année, la situation financière de l’ONF s’est encore dégradée : les coûts de gestion ont augmenté afin de soigner la forêt affaiblie par la sécheresse et exposée aux maladies et aux nuisibles.

>> Lire la suite dans Vert (édition du 7 décembre 2020)

Haute Valeur Environnementale : le gouvernement accusé de greenwashing

Trop bio pour être vrai. Le gouvernement se félicite de la forte hausse des exploitations agricoles certifiées Haute valeur environnementale (HVE) et souhaite y adosser de nouvelles aides financières; les associations dénoncent un « enfumage ».

Le 18 novembre dernier, le ministre de l’agriculture Julien Denormandie a présenté à la presse des chiffres mirifiques concernant la certification HVE, neuf ans après son lancement à la suite du Grenelle de l’Environnement. Au cours du premier semestre 2020, le nombre d’exploitations certifiées à bondi de 52,2% pour atteindre 8 218 exploitations françaises (sur environ 430 000).

Fort de ce constat, le gouvernement prévoit d’introduire le label HVE comme critère d’attribution des nouveaux éco-régimes européens, des primes versées aux exploitants pour leurs efforts écologiques. Il a également annoncé un crédit d’impôt de 76 millions pour les exploitations certifiées.

Pour les associations écologistes et le syndicat Confédération paysanne, ces annonces relèvent de la « haute valeur d’enfumage » […]

>> Lire la suite dans Vert (3 décembre 2020)

La planète en surchauffe, les humains aussi

Chaud devant. La hausse des températures planétaires par rapport à l’ère pré-industrielle pourrait atteindre le seuil symbolique de 1,5°C dès 2024, indique l’Organisation météorologique mondiale (OMM). 

2020 s’annonce comme l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, selon le rapport provisoire sur l’état du climat, paru le 2 décembre. L’OMM la classe deuxième après 2016 et avant 2019, avec une hausse du mercure entre janvier et octobre supérieure d’environ 1,2°C à celle de la période de référence 1850-1900. De quoi charger encore le palmarès de cette décennie, la plus torride de l’histoire des relevés météorologiques, puisque les six années écoulées depuis 2015 sont, tout simplement, les six plus chaudes que l’ont ait connues.

Toujours selon l’OMM, il y a désormais une chance sur cinq que la température moyenne mondiale dépasse 1,5°C d’ici 2024. Une annonce qui met en défaut les engagements des pays signataires de l’Accord de Paris pour le climat à stabiliser le réchauffement climatique « nettement en dessous » de 2 °C d’ici à 2100 et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C.

Un autre rapport diffusé aujourd’hui détaille les effets directs et indirects de la hausse des températures sur la santé humaine. Réalisé par 120 universitaires internationales•aux, l’édition 2020 du Lancet Countdown montre que […]

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L’ONU recommande de profonds changements pour éviter une « ère de pandémies »

50 nuances de grippe. Alors que le désarroi est à son maximum face au coronavirus, les expert•e•s des Nations unies (ONU) sur la biodiversité alertent sur le risque de pandémies plus récurrentes, plus mortelles et plus dévastatrices pour l’économie.

Les 22 scientifiques mandatés par la Plateforme intergouvernementale de l’ONU sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) ont travaillé dans l’urgence pour rendre en quelques mois un rapport exhortant à l’action. D’abord l’état des lieux – implacable – rappelle que 70% des maladies émergentes et presque toutes les pandémies connues sont des zoonoses, c’est-à-dire des maladies passées de l’animal à l’homme. Or, on estime à environ 1,7 million le nombre de virus encore inconnus chez les animaux, dont entre 540 000 et 850 000 pourraient infecter les humains, avertit l’IPBES.

Ses expert•e•s soulignent que les risques de contamination sont accrus par les contacts de plus en plus poussés entre animaux et population humaine. En particulier, le changement d’usage des sols – dû à l’agriculture intensive, la déforestation et l’urbanisation, serait responsable de plus de 30% des nouvelles maladies signalées depuis 1960. Le commerce d’oiseaux et de mammifères est également un important réservoir de pathogènes.

« Les causes sous-jacentes des pandémies sont les mêmes que celles qui engendrent la perte de biodiversité et le changement climatique », souligne l’IPBES qui appelle à […]

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La fiscalité « verte » est injuste

Les gilets jaunes s’en doutaient, Bercy vient de le confirmer. La fiscalité environnementale pèse trois fois plus lourdement sur les ménages les plus pauvres que sur les plus aisés.

Alors que le projet de loi de finances pour 2021 est actuellement débattu à l’Assemblée nationale, les Échos en ont décortiqué les annexes, dont le « rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État » et son volet consacré aux « impacts de la fiscalité environnementale sur les acteurs économiques ».

En plus de la TVA, en 2019, les ménages supportaient en moyenne 915 euros par an de fiscalité énergétique répartis entre 735 euros de taxes sur les produits énergétiques (dont 180 euros au titre de la taxe carbone) et 180 euros de fiscalité sur l’électricité. Mais ce chiffre cache des disparités à la fois sociales et géographiques […]

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Banques ou banquise : il faut choisir

La casse du siècle ! Les plus grandes banques du monde financent la destruction des écosystèmes à hauteur de milliers de millions de dollars chaque année, sans aucune régulation (et avec notre épargne).

Le « Climate Finance Day » s’ouvre demain à Paris. Les grands noms de la finance internationale viendront se pencher au chevet du climat et feront de nombreuses promesses. Plusieurs ONG ont voulu évaluer leurs ambitions actuelles. 

Dans un rapport baptisé « Bankrolling Extinction » (financer l’extinction) publié aujourd’hui, l’initiative internationale Portfolio.earth révèle le réel impact de la finance mondiale : en 2019, les 50 plus grandes banques mondiales ont accordé des prêts et garanties à hauteur de plus de 2 600 milliards de dollars – l’équivalent du PIB canadien – à des secteurs moteurs de la perte de biodiversité (pêche et agriculture industrielles, mines et sidérurgie, énergies fossiles, infrastructures de transport, tourisme de masse…). La Française BNP Paribas décroche la sixième place au classement des banques les plus toxiques.

En France justement, l’ONG Oxfam s’est fendue hier d’un rapport alarmant sur les engagements climatiques des banques tricolores, « à prendre au 4° degré ». Selon elle, l’empreinte carbone […]

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Après la Covid, une relance sans conditions

Tant PIB pour le climat ! Censé sortir la France de la récession née du Covid-19, le plan de relance voté dans la nuit du 27 octobre à l’Assemblée nationale ne contient aucune contrepartie écologique sérieuse aux aides qui seront accordées. 

La feuille de route adoptée débloque 22 milliards d’euros de crédits en 2021, sur les 100 milliards annoncés pour la période 2020-2022. Le gouvernement insiste sur les trois milliards d’euros qui seront dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments, les 205 millions d’euros pour le développement de la « filière hydrogène vert » et autant pour la relocalisation de projets industriels.

Mais plusieurs ONG ont fustigé l’occasion – ratée – de conditionner l’assistance aux grandes entreprises à des engagements concrets, dont l’adoption de trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre. La majorité a adopté un amendement en ce sens, qualifié de « coquille vide » par cinq organisations écologistes dans un communiqué commun. Au final, l’amendement adopté ne prévoit […]

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Le mouvement écologiste par-delà la ZAD

De A jusqu’à ZAD. Le mouvement écologiste adapte sans cesse ses modes d’actions et assume de plus en plus le recours au sabotage.

Le 13 octobre dernier à l’aube, 250 gendarmes ont évacué la ZAD de Roybon dans l’Isère. Installée depuis six ans, elle avait eu raison, en juillet dernier, du projet de Center Parcs prévu dans le bois des Avenières. Pour le géographe Philippe Subra, auteur en 2016 de Zones à défendre. De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, cette énième évacuation – après celles de Sivens, Notre-Dame des Landes, Gonnesse ou encore Bure – est une page qui se tourne. Interviewé dans Marianne il explique que « les années 2008 à 2018 ont constitué un flux de ZAD » tandis que nous traverserions aujourd’hui une période de « reflux ».

Après avoir concédé l’abandon de plusieurs projets d’envergure, l’État a mis en place une nouvelle doctrine d’intervention de la Gendarmerie, qui consiste à contrer immédiatement toute tentative d’installation. Le nombre total de ZAD a aujourd’hui sensiblement diminué, même si la carte des luttes contre les grands projets inutiles tenue à jour par Reporterre continue d’être très fournie avec près de 300 projets recensés. Parallèlement à ce phénomène, la crise sanitaire a également plombé les marches pour le climat et autres actions collectives, comme l’avait raconté Vert.

Mais pour Philippe Subra, « le relais est pris par d’autres formes de contestation radicale ». Le sabotage en est […]

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Agriculture : une PAC pas cap

PAC pas cool. La consternation et la désapprobation règnent après l’adoption par le Parlement européen, vendredi 23 octobre, de son projet de politique agricole commune (PAC), jugé peu ambitieux pour le climat.

L’opposition a secoué jusque dans les rangs du Parlement. Fustigeant une « erreur historique », les Verts ont rejeté le texte, tout comme la Gauche unitaire européenne (GUE). Le groupe Socialistes & Démocrates (S&D), lui, s’est déchiré sur la question, raconte Libération. Au final, 38% des eurodéputé•e•s ont choisi de voter contre le texte ou de s’abstenir selon Greenpeace, mais sans renverser la coalition entre le groupe conservateur PPE, les libéraux de Renaissance et les S&D.

Le projet de réforme introduit quelques touches de vert (AFP), comme les éco-régimes – des primes accordées aux agriculteurs participant à des programmes environnementaux exigeants – auxquels les États devront consacrer au moins 30% des paiements directs. Les textes prévoient d’autre part une marge de manœuvre accrue pour les États-membres en les laissant décider d’une partie de la distribution des fonds, à condition de respecter les engagements environnementaux et climatiques de l’UE. Mais le texte ne permet pas d’atteindre ces objectifs et plusieurs amendements visant à garantir la cohérence de la PAC avec le pacte vert européen ont été rejetés […]

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La traque du méthane a commencé

Y a de la loi dans le gaz ! Longtemps oublié des politiques de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, le méthane (CH4) est désormais dans le viseur de la Commission européenne.

Deuxième contributeur au changement climatique après le dioxyde de carbone (CO2) selon le GIEC, le méthane serait aujourd’hui la cause de 20% du réchauffement anthropique de la planète avec trois secteurs responsables de 95% des émissions (l’agriculture à 56%, les déchets à 26% et l’énergie à 19%).

Mais son pouvoir de nuisance reste encore mal maîtrisé puisqu’on constate depuis plus d’une décennie, « une augmentation significative et inexpliquée de la concentration de méthane dans l’atmosphère», a expliqué le chercheur de l’Université de Columbia Jonathan Elkind à BloomergComme Vert l’avait rapporté, les émissions de méthane issues de l’industrie fossile auraient été sous-estimées de 25 à 40%.

Le 14 octobre dernier, la Commission européenne a officialisé sa « stratégie méthane » visant à réduire de 35 à 37 % ses émissions de CH4. Celles-ci représentent actuellement 5% du total mondial – les gaz émis par des sociétés européennes à l’étranger ne sont pas comptabilisés. Bruxelles prévoit de […]


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