​Face au changement climatique : ces fausses bonnes idées qui ont la cote

La lutte contre le changement climatique a aussi ses mauvais génies. Leurs idées sont souvent séduisantes mais ne servent qu’à faire diversion.

Le constat scientifique est désormais sans appel : pour espérer conserver un monde vivable, il est grand temps d’inverser vite et bien la courbe de nos émissions. A force de petits pas, la tache est devenue titanesque, comme l’a rappelé le Groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en avril dernier. Son sixième rapport prescrit une trajectoire au cordeau pour limiter la casse à 1,5°C de réchauffement global : pic mondial des émissions avant 2025, division par deux d’ici à 2030 et neutralité carbone en 2050… Mais alors qu’il faudrait prendre des arbitrages drastiques pour y arriver, l’espace de décision est de plus en plus encombré par des solutions inefficaces voire contre-productives. Elles ne sont pas toujours faciles à distinguer tant le champ lexical de l’environnement a été perverti : même les mots « durable » et « responsable » sont devenus suspects, surtout lorsqu’ils escortent d’autres épithètes idéalistes tels que « zéro-émission », « eco-responsable » ou encore « bon pour le climat ».

Faire diversion

Mais certaines caractéristiques communes permettent toutefois de démasquer les entourloupes. Pour commencer, un coup d’œil à leurs auteurs […]

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Le renouveau des renouvelables

Le monde n’a jamais payé aussi cher sa dépendance aux énergies fossiles. Heureusement, il y a les énergies renouvelables !

Trop chères, trop moches et pas suffisamment fiables : les éoliennes, panneaux solaires et autres technologies « vertes » sont encore couramment présentées comme d’inutiles fantaisies pour bobo des villes. Et pourtant, « si nous voulons éviter une catastrophe climatique, les énergies renouvelables sont la seule voie crédible », martèle à l’envi le chef de l’ONU Antonio Guterres ; Un gimmick qui lui a été directement inspiré par le consensus scientifique. En effet, alors que la combustion d’énergies fossiles représente encore 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, s’en passer rapidement est une question de survie, prévient le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Son dernier rapport, paru en avril dernier, est également très clair sur le potentiel incontournable des énergies renouvelables pour y parvenir.

Désormais matures, elles peuvent en effet être déployés rapidement et partout. En outre, leur coût a dégringolé au cours de la décennie – -85 % pour le solaire photovoltaïque, -55 % pour l’éolien terrestre – de sorte qu’elles jouent désormais à armes égales avec leurs équivalents fossiles dans de nombreuses parties du monde. En clair, bien que leur contribution soit actuellement modeste – 14 % de l’énergie produite mondialement en 2022 – elle doit devenir prépondérante dès les prochaines années si l’on veut espérer conserver un climat vivable, préviennent les auteurs du rapport. En comparaison, le potentiel du nucléaire est marginal selon les études synthétisées par le GIEC, n’en déplaisent à quelques irréductibles gaulois.

Guerre en Ukraine : le feu aux poudres

Si, en avril déjà, le GIEC se félicitait de voir l’éolien et le solaire afficher une courbe de déploiement exponentielle, la tendance s’est accentuée […]

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Mondial de foot : les bonnes affaires des entreprises françaises au Qatar

L’organisateur de la Coupe du monde de football 2022 a multiplié les chantiers démentiels pour s’offrir un rayonnement mondial. Attirés par les contrats faramineux, les entreprises françaises s’y sont précipitées. Au risque de se rendre complices d’un système quasi esclavagiste.

Depuis qu’il a obtenu en décembre 2010 les droits d’accueillir l’édition 2022 de la Coupe du monde de football, le Qatar a engagé des dizaines de méga-chantiers destinés à remodeler profondément l’urbanisme de la péninsule. Outre la construction de sept stades ultramodernes et la réfection d’un huitième, l’émirat s’est offert un nouvel aéroport, un imposant réseau de lignes de métro reliant les arènes entre elles et pas moins de 130 000 chambres d’hôtel. La ville nouvelle de Lusail, qui accueillera la finale de la compétition, et la « régénération » du quartier de Msheireb en plein centre de Doha, ont entraîné dans leur sillage des milliers de constructions rutilantes. Le coût estimé de cette frénésie bâtisseuse est supérieur à 200 milliards de dollars (environ 177 milliards d’euros). En comparaison, les dispendieuses Coupe du monde de 2018 et 2014 ont coûté respectivement 10 milliards d’euros à la Russie et 15 milliards au Brésil.

Flairant l’aubaine, les multinationales du BTP, de l’énergie, de l’assainissement ou encore des services ont rapidement avancé leurs pions dans la péninsule en s’associant à des « sponsors » qataris. Un jeu auquel les tricolores se sont prêtées avec succès. « Les entreprises françaises affichent une forte présence au Qatar », se félicite par exemple l’ambassade de France dans le pays. « A ce jour, 120 filiales et 89 franchises françaises sont recensées dont une grande partie des entreprises du CAC 40 et des grands groupes français », vante-t-elle. La France […]

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Enric Duran, un vrai nom d’emprunt

Enric Duran, aussi connu sous le surnom de « Robin des banques » est une star des milieux alternatifs depuis son coup d’éclat du 17 septembre 2008. Ce jour-là, il fait la Une d’un journal un peu spécial baptisé Crisi (la crise) et distribué par ses complices dans les rues de Barcelone. Il y révèle avoir contracté 68 prêts différents auprès de 39 établissements bancaires et obtenu pour 492 000 euros de prêts, qu’il ne remboursera pas. Au contraire, le chapardeur invite les lecteurs à l’imiter massivement et détaille sa méthode par le menu.

Pour commettre son larcin, Enric Duran n’a eu qu’à enfiler un costume et présenter des fiches de paie grossièrement trafiquées aux banquiers peu regardant. A l’époque, le système bancaire est en surchauffe et les contrats s’enchaînent. « J’ai prétexté l’achat d’une voiture, des travaux dans mon appartement. J’ai aussi monté des boîtes fictives pour obtenir des prêts plus importants », raconte-t-il dans Crisi. Les sommes restent modestes – pas les taux d’intérêts ! – ce qui permet à Enric de passer sous les radars des autorités financières et de profiter de l’absence de communication entre banques.

Or c’est précisément cela que veut dénoncer l’activiste aux idées farouchement anti-capitalistes. […]


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Collectivités : des emprunts très toxiques

Au début des années 2000, les banques ont entraîné des milliers de collectivités dans des emprunts toxiques dont celles-ci continuent de faire les frais.

Ah, la libéralisation du secteur bancaire, la financiarisation de l’économie ! Et ce produit miracle développé par les banques : le prêt structuré. Certes, il a la particularité d’être indexé sur des indices de marchés volatils, tel que les matières premières ou les taux de change, mais les banques rivalisent d’ingeniosité pour emballer l’affaire. La plupart de ces prêts débutent par plusieurs années à taux nul ou très attractif, avant que le mécanisme de variabilité ne s’applique. La banque Dexia va ainsi jusqu’à baptiser son offre « Tofix » […]

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Banques et climat : du carbure et du carbone

En dépit de proclamations écolos, dans la finance, le vert reste avant tout la couleur des billets

« La finance sera verte ou ne sera pas« , avait promis le ministre Bruno Le Maire, pastichant Malraux, au Climate Finance Day de décembre 2017, grand raout annuel organisé par son ministère et la place financière de Paris pour mettre en avant les innovations vertes, durables, responsables, etc. En matière de promesses, banquiers et assureurs ne sont jamais en reste.

« Les six plus grandes banques françaises se sont engagées publiquement à être alignées avec l’Accord de Paris« , rappelle Alexandre Poidatz, de l’ONG Oxfam. BNP Paribas, le Crédit Agricole, la Société générale, BPCE, le Crédit Mutuel et La Banque postale communiquent volontiers sur leurs multiples produits estampillés « ISR » (investissement socialement responsable), label décerné par le ministère des Finances. « De plus en plus d’assureurs ou de gestionnaires d’actifs disent vouloir en finir avec le charbon« , concède Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance. « Mais beaucoup de ces annonces relèvent en réalité du greenwashing‘, complète-t-elle aussitôt.

DECALAGE. Un coup de projecteur sur les produits d’épargne utilisés par les Français pour placer pas moins de 5 300 milliards d’euros d’économies permet de se rendre compte du décalage entre les promesses des acteurs et la réalité. Selon […]

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