L’organisateur de la Coupe du monde de football 2022 a multiplié les chantiers démentiels pour s’offrir un rayonnement mondial. Attirés par les contrats faramineux, les entreprises françaises s’y sont précipitées. Au risque de se rendre complices d’un système quasi esclavagiste.
Depuis qu’il a obtenu en décembre 2010 les droits d’accueillir l’édition 2022 de la Coupe du monde de football, le Qatar a engagé des dizaines de méga-chantiers destinés à remodeler profondément l’urbanisme de la péninsule. Outre la construction de sept stades ultramodernes et la réfection d’un huitième, l’émirat s’est offert un nouvel aéroport, un imposant réseau de lignes de métro reliant les arènes entre elles et pas moins de 130 000 chambres d’hôtel. La ville nouvelle de Lusail, qui accueillera la finale de la compétition, et la « régénération » du quartier de Msheireb en plein centre de Doha, ont entraîné dans leur sillage des milliers de constructions rutilantes. Le coût estimé de cette frénésie bâtisseuse est supérieur à 200 milliards de dollars (environ 177 milliards d’euros). En comparaison, les dispendieuses Coupe du monde de 2018 et 2014 ont coûté respectivement 10 milliards d’euros à la Russie et 15 milliards au Brésil.
Flairant l’aubaine, les multinationales du BTP, de l’énergie, de l’assainissement ou encore des services ont rapidement avancé leurs pions dans la péninsule en s’associant à des « sponsors » qataris. Un jeu auquel les tricolores se sont prêtées avec succès. « Les entreprises françaises affichent une forte présence au Qatar », se félicite par exemple l’ambassade de France dans le pays. « A ce jour, 120 filiales et 89 franchises françaises sont recensées dont une grande partie des entreprises du CAC 40 et des grands groupes français », vante-t-elle. La France […]
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