Eolien en mer : l’industrie européenne est-elle délocalisable ?

Né en Europe, l’éolien en mer y est encore largement ancré. Mais la mondialisation du secteur expose l’industrie européenne à une nouvelle concurrence.

Berceau de l’éolien en mer il y a trente ans, l’Europe reste encore aujourd’hui son principal terrain de jeu. Avec 5 400 machines en service, le parc européen représente 70 % de la capacité mondiale, soit 25 GW sur 34. En toute logique, c’est aussi là qu’une chaîne industrielle pionnière s’est développée. Un écosystème complet rayonne désormais depuis le pourtour de la mer du Nord et concentre plus de 110 000 emplois directs et indirects sur les 300 000 recensés dans le monde par le cabinet Rystad Energy. Dans ce secteur où la souveraineté industrielle de l’Europe est quasi totale, on estime ainsi que 93 % de la capacité installée a été fabriquée localement. Capitalisant sur cette réussite industrielle et économique – les prix moyens ont chuté de moitié en dix ans –, l’Union européenne a décidé en novembre 2020 de mettre l’éolien en mer au coeur de sa transition énergétique. De 12 GW actuellement (sans compter les 10 GW du Royaume-Uni, Brexit oblige), la Commission européenne prévoit ainsi d’atteindre 60 GW en 2030 et 300 en 2050, soit une multiplication par 25 ! À cet horizon, l’éolien pourrait ainsi répondre à 30 % de la demande en électricité.

La chaîne de fabrication se mondialise

Mais l’éolien en mer est aussi attendu ailleurs, en Asie notamment. Au cours de l’année 2020, près d’une éolienne offshore sur deux a été installée en Chine et l’Agence internationale de l’énergie prévoit que l’Europe ne représentera plus que 40 % de la puissance installée mondiale en 2040. Or, lorsqu’une industrie se mondialise, la chaîne de fabrication aussi. Dans de nombreux autres secteurs, l’ouverture à la concurrence internationale a été […]

>> Lire la suite dans le Journal de l’éolien n°43 (juillet-septembre 2021)

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