Alors qu’elle a franchi récemment le cap symbolique du millier de méthaniseurs en France, la production de gaz renouvelable, aujourd’hui issue à 70 % des filières agricoles, est au cœur de plusieurs chantiers de recadrage. La démonstration de son intérêt écologique, économique et agronomique est en jeu.
Le 17 février dernier, le Sénat désignait vingt-trois de ses membres pour mener une mission d’information sur le thème de la méthanisation. Leur rapport, attendu pour le 20 septembre au plus tard, a pour objectif de faire le point sur les « enjeux » et les « impacts » de cette filière multiservice, censée répondre à des objectifs aussi variés que la production d’énergie renouvelable, la diversification des revenus des agriculteurs, la valorisation de déchets, le remplacement des engrais chimiques ou encore la redynamisation de certains territoires ruraux. Pour le rapporteur de la mission, l’écologiste Pierre Salmon, il était temps de s’y pencher, ainsi qu’il l’explique à Contexte :
« La méthanisation devient un gros enjeu dans les territoires, c’est pourquoi nous avons voulu interroger la filière de fond en comble. »
Balbutiante au début des années 2010, la méthanisation affiche depuis quelques années des taux d’installations exponentiels. Le nombre d’unités a doublé en trois ans, pour atteindre 1 075 fin 2020, selon le Panorama annuel du gaz renouvelable. 70 % d’entre elles sont des installations agricoles, autonomes ou collectives, et les matières agricoles représentent d’ailleurs 90 % du gisement identifié par l’Ademe d’ici à 2030. Les autres […]