De A jusqu’à ZAD. Le mouvement écologiste adapte sans cesse ses modes d’actions et assume de plus en plus le recours au sabotage.
Le 13 octobre dernier à l’aube, 250 gendarmes ont évacué la ZAD de Roybon dans l’Isère. Installée depuis six ans, elle avait eu raison, en juillet dernier, du projet de Center Parcs prévu dans le bois des Avenières. Pour le géographe Philippe Subra, auteur en 2016 de Zones à défendre. De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, cette énième évacuation – après celles de Sivens, Notre-Dame des Landes, Gonnesse ou encore Bure – est une page qui se tourne. Interviewé dans Marianne il explique que « les années 2008 à 2018 ont constitué un flux de ZAD » tandis que nous traverserions aujourd’hui une période de « reflux ».
Après avoir concédé l’abandon de plusieurs projets d’envergure, l’État a mis en place une nouvelle doctrine d’intervention de la Gendarmerie, qui consiste à contrer immédiatement toute tentative d’installation. Le nombre total de ZAD a aujourd’hui sensiblement diminué, même si la carte des luttes contre les grands projets inutiles tenue à jour par Reporterre continue d’être très fournie avec près de 300 projets recensés. Parallèlement à ce phénomène, la crise sanitaire a également plombé les marches pour le climat et autres actions collectives, comme l’avait raconté Vert.
Mais pour Philippe Subra, « le relais est pris par d’autres formes de contestation radicale ». Le sabotage en est […]